samedi 17 avril 2010

Alice

La paresse
d'être en retard
qui ne cesse,
cette tare,
qu'avec la caresse
de l'art,
cette presse
d'or en barre,
est l'adresse,
nous, cossards,
à nous lais-
ser pénards
sur les lattes
dans nos pénates
de nos paddocks
où, nénuphars,
nous prenons date
pour l'époque
où le triste hasard
de notre regretté départ
fera soudain trouver batte
et provoc
(mais je débloque)
de n'avoir,
pour toute matière à notre vie donné,
sans amidon nilendemain,
que de creuser
dans le roc
de nos oisifs caprices
pour sonder si,
par hasard
et au-delà des vices,
on pourrait pas vêtir Alice,
qui nous fait une chaude pisse,
d'une pelisse
fourrée
et la flairer
dans tous les coins,
notre belette en renard,
notre amour de petit canard,
le canard, la thèse étant
qu'à la savoir
nous faire aumône de ses phéromones,
il y a de quoi craquer
et, sans hédonisme,
mais en tout érodisme,
on ne peut que la croquer
et bijouter son pubis sultan
en nous offrant à ses suçons
pour enfanter dans son giron,
de guerre lasse en lapins cafards
qui avons posé un lapin
à l'avare mare
des tapins
du devoir.

Mais, ma parole, Alice, tue-moi
si je t'ai fessée
et ai blessé en quoi que ce soit
ta délicatesse
en natant tes tresses
avec du crin,
si, mon canard,
je t'ai donné du mauvais grain
ou si ton vilain têtard fêtard et cathare,
au lieu de rouler dans un sale état,
prenait quelque jour un billet de première classe
dans le Trans-Egoïsme
et, sous prétexte de ne pas changer son train
comme on fait son devoir d'état,
te conduisait audésespoir.



II

Si Dieu me prête assez d'amour,
je veux que tu sois ma prochaine
et si ça gêne les crétins
que je boive de la semeuse
alors que tu es ma siamoise,
je les assure que,
tout en respectant au plus haut point
leur travail de haute lutte
et d'utilité parasite,
ce n'est pas avoir peu fait pour ma part,
pendant que tu faisais des points, Alice,
pour me coudre, moit ta moitié, sur ton trésor de coeur,
que de chercher par quel autre chemin
rentrer du pays de l'Etoile
avec le Messie Qui veut qu'on l'enfante,
et faire sa gestation,
et ses nuits,
et qu'on le reconnaisse,
nous si perdus
qui, dans le labyrinthe de Platon
et la caverne de notre oreille interne,
n'avons que notre aspiration à appartenir à l'amour
pour nous oxygéner sur cet Himalaya
et que la pureté de nos coeurs de putains
pour boussole sur cet Anapurna
où lemener à terme,
en nous enlaçant au milieu des lys
quand la loit te déclare impure parce que tu as tes règles,
le Messie qui naîtra dans l'herbe,
et grandira car il est Espagnol,
et me soufflettera pour mon manque de chair
et de confiance, Alice,
en la peau lisse
de ton visage
et la pelisse
de ton fourrage
qui est le plus doux et le plus dru du monde :
comme si je pouvais me découvrir
sans me pénétrer de toi,
par paresse pachyderme
à mettre le germe du derme
en fermant le problème de la forme,
disant une fois pour toutes
que je ne m'intéresse pas à la géométrie
et que de toute façon,
je ne sais pas dessiner.

C'est moi qui bâille
et toi qui me dis, mon aiguë,
que l'angle est le plus sûr chemin
pour aller du point moi
à l'oméga trois
de ton toi fois îles...



III


Je suis un poisson d'eau douce
qui nage droit
dans l'étang de mon propriétaire
où je suis impêchable,
et y aura du boulot, capitaine,
d'ici à ce que j'apprenne
comme il est capital,
la paresse
d'aller sans téléologie
au désir
qui est chemin d'enfance
de l'art d'aimer.

Des surprises
de tes caprices
fourrés, Alice,
punis-moi
de n'avoir des fantasmes que de litière pour chat
et, du chas incarnat
de l'ongle incarné
de ton gros orteil,
pique-moi de curiosité
et marque ton chameau
qui vient téter à ta mamelle
ton odeur de seinteté
où l'oisiveté,
au-delà des vices,
m'a fait bon goûter
de toi, mes délices,
la ferme sagesse
desserrant la vis
du captif étau
qui fait mon sévisse :
je veux faire dodo,
bien entre tes cuisses,
mon angle de vie
c'est ton ciel de lit,
mais tu bâilles Alice ?
J'en languis, ma chère,
car nous sommes, Angelle,
sur la voie de la langueur.
Mais de grâce, entre nous,
pas de "simulacres anodins".
Que notre amour soit "décisif"
et non gidien.

Quoi ! tu dors, Alice ?
j'ai trop parlé, c'est ça,
et il n'y a plus qu'à tout recommencer ?
Prends tes aises, ma femme,
occupe le milieu du lit,
mais Comment ? Je t'empêche de dormir
et tu veux quitter la chambre ?
Comme si tu ne savais pas
que je cours plus vite que toi,
mais ne nous berçons plus de mots :
demain nous n'avons rien à faire.

Ah, un coup de pied du Messie ?
Enfin je sais où te toucher,
mon baiser va me bâillonner et ci-après,
si tu veux
que nous coulions des jours heureux,
on peut faire une bataille navale !

Julien Weinzaepflen

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