mercredi 21 avril 2010

SANG ET EAU

1.


L'eau du corps, d'accord...
Je veux bien en parler d'abord,
mais à quoi bon,
puisque l'eau pour le corps,
sinon qu'elle n'est pas bonne,
n'est du moins que l'alibi de la peau.

Le corps se construit
par empilement de carapaces,
et la peau est la carapace de l'eau,
sous laquelle tortue
l'homme dans son corps,
ossature sans tendresse
qui pense en se torturant.

Pour de vrai,
La peau est l'alibi de l'eau
et le monde,
celui de la Création.

La Création est l'Ame du monde.
L'âme va jusqu'au monde
pour prendre l'habit.

Elle va jusqu'à prendre les armes du monde, pauvre âme,
pour ne pas être à fleur.
Elle va jusqu'à prendre ce fleuret
pour ne pas affleurer.

Quand l'âme s'imbiba, prit connaissance, apprit
qu'elle était d'essence amoureuse, mais que
l'amour l'avait violée en la programmant
pour dire oui et seulement oui,
l'âme prit peau de monde
pour ne pas être vulnérable
aux cicatrices émotionnelles
auxquelles le couteau, posé à côté
du sacrificateur qui voulait la trancher,
pouvait l'exposer.
Et aux souvenirs du traumatisme.

L'âme prit les armes du monde et le corps
se remplit de poches d'eau
qu'il fit couler sous la peau.

Il polit éperdument
sa carapace épidermique
et se mit à penser
en surface et sous la torture.

Le corps cache ses poches d'eau
dans la rétention sous la peau ,
comme le monde dans la politique,
cache qu'il a une âme,
et pense avec force,
en marchandant son émotion,
pour éprouver s'il est capable,
avec l'opinelle de l'opinion,
de provoquer en duel
la transcendance sacrificiel
dont l'amour condescendant
l'a programmé mathématiquement
et, en faisant violence,
ne veut pas
qu'on lui refuse rien.

Vous voulez, j'en suis d'accord,
que nous parlions de l'eau des corps.
Mais avec la politique du monde
et la peau des hommes,
l'eau et l'âme se composent
alors...

L'eau et l'âme,
sous la carapace de torture,
font oublier qu'elle sont sources.
Le monde et le corps sont d'accord,
alors...

Epidermiquement,
à quelques palpitations près,
qui ne sont pas exponentielles ni tachycardiques,
un équilibre précaire s'établit,
précaire d'accord,
mais équilibre quand même alors
à quoi bon le dénoncer ?

Les ressorts de l'impudeur me font peur.
Je suis retenu par la pudeur.
Déshabiller l'âme
et vider le corps de son eau, au risque
de faire repartir le duel
entre le sacrificateur au couteau
et le corps défendant l'âme à fleur,
à couper au couteau...

Et couper l'âme en deux,
entre l'eau et la peau,
j'avoue que ça me fait peur...

Je préférerais que le sang,
qui est officieux,
rende écarlate la râpe
du visage rasé
du corps aquatique.

Que le sang
fasse bouillir le corps,
s'il veut, et l'évapore,
mais moi, pontife poétique,
parler de l'eau des corps
au risque d'en mettre dans le gaz
à cause de la dualité,
j'avoue que ça me fait peur,
et tant pis si c'est lâche,
je fuis...


2.


Le sang
fait monter le rouge aux yeux,
donne des fourmis dans les jambes,
des engourdissements dans les doigts,
des étourdissements dans la tête
et jusqu'au vertige,
quand il se met en grève,
quand il ne circule pas,
ne veut pas répondre à l'appel,
ne se met pas à la tâche.

Le sang nous lâche.
C'est à cause qu'on dit qu'il tache.
Le sang est basque.
Le sang veut qu'on lui lâche les basquettes.

Le sang,
c'est de l'eau plasmatique, bilieuse et globuleuse mêlée,
c'est donc de l'eau, d'accord...
Mais à chaque élan musculaire
qui lui est donné pour monter,
cette eau-là ne compose pas.

Elle se pose le problème de sa réponse et,
quand elle a décidé de ne pas monter,
elle ne monte pas.

Le sang,
C'est de l'eau qui ne monte pas.

Le sang,
par hésitation, par haine ou par énervement,
refuse ses services parfois,
jusqu'à donner le vertige.

Le sang,
c'est de l'eau mêlée, d'accord,
mais ce n'est pas de l'eau dormante.
Le sang circule.

Il est musculairement propulsé,
provoqué
à répondre en conscience,
à adhérer à son devoir de vouloir,
et d'aimer la santé du corps.

Le sang circule
ou non,
il n'entre pas en composition.

Il ne se déguise pas,
il ne s'habille pas,
ne sort pas.

Il fait un avec le corps
et ne le quitte pas,
et ne l'abandonne pas quand vient la mort.

Il est chaire circulante
ou mieux, il mouille la chair.

La chair est mouillée de sang,
mais l'eau ne se mouille pas :
elle sort.


3.


La chair et le sang partagent l'opprobre de la mort.
Le corps se décompose,
mais l'âme se compose encore :
elle dort,
ou elle émigre.

Elle quitte l'exil de son corps.
Elle change de décor :
elle vient s'abriter dans les coeurs
des vivants qui restent.

Le sang n'a pas pour abri le coeur,
le coeur n'est qu'un stimulateur de sang.

Mais le sang n'est pas sans abri,
car l'eau est nue sur la terre
et l'âme sous la peau du corps,
alors que le sang, lui, circule,
dans des vaisseaux veineux
grâce auquel le corps
lui devient un espace problématique,
mais un abri quand même.

Le sang dispose
de tout un réseau de tuyaux,
de tout un faisceau de vaisseaux,
qui le font irriguer, de manière fécondante, le corps,
qu'il emplit de son mouvement jusqu'à l'ivresse vertigineuse.

Le sang n'irrigue le corps,
parfois de manière irritante,
que parce qu'il est caché,
comme la voix derrière le téléphone,
derrière le tuyau thoracique,
ce qui lui donne l'impunité dans le canular,
quand la voix dans le canal
raconte qu'elle n'est pas là ou quand,
à la question de sa circulation,
le sang répond par un caillot.


4.


L'équilibre de l'homme
réside conditionnellement
dans ce qu'il est un composé d'âme et de sang.

Otez l'âme à l'homme,
il n'est que cendre.
Otez-lui le sang,
il n'est que sensibilité :
je ne donne pas cher de sa peau.

L'âme et le sang ne sont jamais d'accord.
Quand la lance perce le corps,
voici l'âme et le sang qui se séparent.

L'eau devient graal
et on la cherche, immortelle, introuvable,
tandis que le sang râle,
et on remplit de sang des coupes,
des calices,
que l'on sait exactement où l'on range
dans les sacristies, mais sapristi !

L'homme s'écrie dans le désaccord
de l'âme et du sang
qu'il ne faut pas choisir l'un ou l'autre,
car l'équilibre de l'homme
est conditionnel.

L'homme ne peut assumer
la plénitude qui l'appelle
sans se torturer
dans la pensée des carapaces.

Mais la plénitude est stagnation,
alors que l'homme est parole
qui verbalise
l'infraction de son épreuve.

L'homme parle, avec sa voix
qui est cachée avec le sang
dans le téléphone du corps.

L'homme parle, et sa voix
fait vibrer sa cage thoracique.

L'homme parle, et sa parole
met l'être au futur,
en demeure de devenir ;
se fait verbe, agit ;

au lieu que l'âme, qui ne parle pas,
qui n'a pas de voix,
n'est pas consciente et stagne,
ne déchire pas
la chrysalide de la plénitude,
ne papillonne pas
dans le paradis,
dort et ne fleuve pas,
ne fleure même pas,
ne pousse pas,
ne pose pas son étron,
végète et flotte.

La plénitude est végétative,
mais l'homme n'est pas un légume flottant.


5.

L'homme circule comme le sang
entre les étalages du marché des valeurs,
mais l'âme le somme
de ne pas se prendre de vitesse
d'amour pour le mouvement,
lui indiquant
qu'il faut expier
avant d'explorer.

L'âme
qui est entre le corps et Dieu
comme l'eau est entre terre et ciel,
comme le sang est entre corps et eau,
somme l'homme
de s'arrêter pour approfondir,
d'emprisonner dans un regard,
d'enraciner dans une vue de l'esprit,
d'enchaîner dans un système d'idées
ce que, chassé du paradis
comme le sang qui circule,
l'homme ne fait qu'apercevoir en passant.

L'homme pense avec son sang
et prie avec son âme.
Mais la prière de l'homme
est lutte contre Dieu.

Quand l'âme connut qu'elle était nue,
Dieu a trouvé l'homme
pour écrire une histoire.

C'est l'âme qui a voulu l'homme,
et non le chien qui a demandé un maître.

Et l'homme se compose entre son sang et Dieu.
Il circule sans exil.
Il admire,
puis se met en colère contre ce qu'il a vu.
Il harangue,
puis s'arrange avec ce qu'il a harangué.

il s'épanouit,
puis rentre dans la terre inerte
où il se décompose,
non sans avoir déposé,
laissé de lui sur la terre interactive,
l'arrangement de ce qu'il a vu
avec ce qu'il a cru,
fleur nouvelle et drôle de fleur
qui dérange les plans de la plénitude
et change le paysage stagnant,
ravivant l'étendue d'une lumière nouvelle.

Soyez loués de vouloir une Lumière,
vous qui croyez au paradis comme je l'espère.
Mais n'oubliez jamais, avant d'en chasser l'homme,
que toute lumière est inutile
s'il n'y a personne pour la regarder.


6.

La paix n'a positivement pas de pot,
car passez-la un peu sur la langue :
cela donnera

en langue de Molière,
en Français dans le texte,
oh shocking,
oui...

La paix joue de la bombarde.
Elle donne du gaz,
elle fait du vent,
elle change l'eschatologie pour la scatologie,
elle ne se sent plus pisser,
on n'oserait dire ce qu'elle fait :
mais si !

elle fait sonner les trompettes des arrières,
elle fanfaronne et puis a honte,
elle fait du vent et ce n'est pas elle,
elle pète, quoi.

La paix pète
et la salle se marre,
le roi en redemande,
Molière tousse,
Madame se meurt,
Bossuet s'égosille,
c'est un triomphe.

Mais passez-la,
ce qui est pire,
sur la langue de Shakespeare.

Oh amusing :
les Anglais ont des jugements à géométrie variable !

La paix joue la pisse dans les caniveaux.
Elle est saumâtre
que c'en est glauque !
C'est une chiennerie
jaillie d'un zizi
à tout petit débit.
La rue est salie.
Ce sont les pistolets des hôpitaux
qu'on a renversés en bas des trottoirs.
La paix, horreur,
ne s'amuse pas à choquer le rosbif
ni à exciter dans les sales où royalement,
on en redemande.
Mais elle est la solitude du roi elle-même,
la raison pour laquelle
il y a des choses
que personne ne peut faire à votre place :
elle est la peace,
oui...
la pisse,
ce n'est pas de pot,
que fait la police ?

Car la paix sourd de l'eau,
quand on nettoie les rues,
et 'âme finit balayée.

Et l'eau dont elle sourd
et qui coule à seaux
est non seulement frappée d'anathème
parce qu'elle est saumâtre
et que le sourcier l'a mal débouchée,
mais rien de bon ne peut sortir d'une source controuvée,
qui jaillit dans les caniveaux,

car l'eau n'est pas égalitaire :
elle a ses débits et ses niveaux.

Comme il y a des tout petits zizis,
il y a des sous-développés de l'âme,
en qui l'âme est au tiers-monde,
parce qu'ils n'ont pas le temps de s'en occuper :
ils sont balayeurs.
On doit travailler quand on n'est pas riche.

Ils ne débouchent pas la source sauvage
et ceux qui la débouchent comme moi,
pontife poétique, éclusier
parce que j'ai le temps,
cela ne donne rien
qu'une eau vasouillarde
s'écoulant dans la rue qu'on balaye,
ce qui donne le double de travail
à ceux qui n'ont pas le temps
de déboucher leur propre source :
seul le prolétariat n'est pas sale.

La source débouchée est saumâtre
parce que l'autre est sauvage,
et la paix n'est pas possible
parce que les conditions n'en sont pas égalitaires,
parce qu'entre l'eau sauvage et l'eau saumâtre,
il y a la vase de jalousie.

Et la paix ne naît pas,
faute d'un corps où perdre les eaux.
Et de la paix, rien ne naît
parce qu'il n'est rien que la source sache autre
qu'être saumâtre.

Et ils disent
qu'il ne naît rien
que dans la guerre,
que c'est dommage !


7.


Peace... And love !

"Oh, how exciting !
So that,
if we've understood,
la pisse a pas le pot,
mais la love
a le peau :
that's fine !"

"C'est tout à fait ça, messieurs les Rosbeafs !

Vous voyez, quand vous voulez
sortir de vos problèmes shakespeariens,
vous vous en sortez pas mal !

la peace a pas le pot,
parce que la peace rancit
et que, si la pisse est mise en pot,
alors le pot de la peace,
on l'appelle pistolet.

Et le pistolet de peace
qui se remplit dans l'océan pacifique,
quand il est trop plein,
il fait panpan cucul.

Alors que, comme vous l'avez fort opportunément souligné en yaourt,
love is peau,
comme le chantaient déjà les Beatles.

"How clever it is !
The Beatles, it's true,
have descovered everything !"

"Love is only peau,
that is to say...

Peace has been forgoten in the street,
but love can't be forgoten,
because love is chair,
and Chair forms body.

If you make chair out of body,
body is out,
like peace,
but if you let chair with body,
body gives itself
and that gives love !

Love is chair,
that is to say : love,
il faut le prendre avec le sang.
Chair is like blude :
love circules,
you can't forget it.

Love is never quite,
love goes betwen.

Love prend sa source dans le sang
et se jette dans la folie."

- Mais j'avais cru
qu'aimer, c'était vouloir.

- T'as vu ça où ,

Excuse me, Messieurs les british,
c'était la peace qui m'interrompait.

La peace a joué les interrupteurs.
La peace a voulu allumer le light.

Remarque, ça te va bien, la peace,
d'oublier que je suis un aveugle identitaire,
moi qui wright.

Volonté doesn't exist,
sinon pour faire tenir des mariages de raison.

Aimer, c'est vouloir :
tu tiens ton amour,
il faut te le garder !

La volonté est le réverbère de la stagnation.
in the street,
peace de chien,
of dog,
needn't
to be montrée,
to make a show !

Peace de chien
has to be verstecken.,
aber love
wants to make a show.

Love has to make a show
damit attirer l'attention,
être remarqué,
séduire.

The only advantage of volonté is
to make light off,
for the whife,
in duos de raison,
to be able to tell her husband :
"It's enough,
let me quite,
light is off".

La volonté de la lumière est sans équivoque,
la lumière s'impose :
it's on, it's on,
it's off, it's off !

istead of la volonté of love
doesn't exist :
love asks anything !
Love is like blud :

blude isn't been asked
if it wants to moove.
Like moon,
blude mooves,
that's all !

So that chair
goes with blude.
If blude doesn't moove betwen the chairs,
chairs become blue.

If you want,
blude is spirit of the chair.
Chairs needs blude,
because they don't want to be blue.
But blude too needs chairs,
because, if you cut chairs from body,
blued makes a flaque into the town,
and this flaque isn't peace of dog,
this flaque wants to be shown.

This flaque doesn't want to cry,
but she wants to crier
qu'elle est unhappy !

So that you can't supress chair of love :
love has vocation to sang,
alors que peace like water
is soul :
it wants to go upstairs,
to the sky !

But love
doesn't want to go to the sky.
When love speakes to sky,
it's dead !
Love wants to be emported by passion.

That is to say :
love doesn't want,
it isn't the word :
love mooves,
which gives impression
that it choses,
but love doesn't chose,
love runs,
love est un courant
qui prend sa source dans la vie
et se jette dans la vie
en mettant betwen parentheses
ceux qui has improoved it.

After that,
love continues,
and people become peace,
they sleep into die,
they expect
lovve wakes them up.

As long as they are en vie,
people beleave
that love is them,
that they love,
but love loves them.
Love roule for them.

They say :
"I love.
It's me who live,
so that I love.
I think to her."

Very well,
but I die,
and love stays.

Volonté is sent to me
to help me
to stay,
but love needn't I stay,
love doesn't leave,
love stays alive after me,
after I have sleep.

I wait love to wake me up,
but love doesn't expect anything to me,
like light.

But light wants
me to feel her.
Love needn't my feeling.
Love gives me,
live the sang
needn't I sente
that he circules in me :
it gicle in me
without que je le sente,
et il me donne la vie.

Like my body
doesn't ask me
to ugree with it.
It make me walking,
and that's all.

Soul wants immer that I ugree,
soul me saoule,
I would like to be quite,
surtout que volonté can't decide
if I feel.

Peace... And love !
I don't want to be mis en pot.
Love is peau
et pipeau :
peace and I and all,
what do I know... ?..

- Ha ha ha, pontife poétique,
tu me feras toujours bien rire.

- Pourquoi ?

Excusez-la, messieurs les pudings,
maintenant c'est ma conscience
qui joue les interrupteurs.

- C'est toi
qui veux faire l'apologie
du mont de Vénus ?

Mais tu n'as pas de corps...
Comment pourrais-tu expliquer l'excursion ?

- That's right;
Excuse me meine Dame ound Hern,
I tire ma révérence,
je suis un mauvais guide,
sorry !

Julien Weinzaepflen

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