samedi 17 avril 2010

CONDITION

Métaboliquement, il vaut mieux être avisé qu'aviné, d'autant que la risée n'est pas toujours après la vigne.
Homme au vin triste hélas né las, ton tempérament eût été mieux avisé de te faire goûter rêver ivre à la liberté. Mais on est d'autant moins libre qu'on est plus épris de l'être et de même, qui est trop épris de vivre n'a pas assez lâché prise pour faire son big bang évolutif en des éclats implosifs et ainsi accéder à l'arc et à l'axe de son bonheur-propre.

on ne devient pas heureux, on le naît, mais quand on n'a pas la chance de l'être né, on peut tout de même le devenir, à condition de faire perdre à ses mains leur préhensibilité, avec laquelle, outre qu'elle les rassure plus qu'elle ne les assure, elles en imposent moins à la vie qu'elles ne s'empêchent de s'imposer sur elle, pour lui donner la paix qu'elle n'a pas.

On s'accroche et on ne lâche pas prise de crainte - la crainte passe ses nerfs entre nos doigts crochus -, de crainte d'être empris. On ne veut pas d'emprise pour ne pas vivre d'emprunt. Or qui ne lâche pas prise a souvent l'air emprunté.

Homme aux mains de primate à qui la crainte d'être heureux et empris fait pousser des griffes agressives, si tu m'en crois, lâche prise et oublie l'emprunt.
Tends la main. A la confiance que donnera ta main tendue, on donnera de l'amour.
ta main où fleuriront la confiance et l'amour caressera la vie et la consolera. Cette douceur lui sera meilleure que la paix même, tant la vie a besoin d'être consolée, qu'on recueille ses pleurs et qu'on les sèche, car leur vallée n'est pas féconde, est stérile pour le don des larmes, si les pleurs de la vie ne sont pas recueillis ettombent dans l'oubli.

Tends ta main, puis passe-la sur ton propre coeur . Tu verras que, né de nouveau de t'être détendu pour te recevoir dans la seule tension d'une main perdue, enfin tu le seras, doux et humble de coeur, éperdument.


Et, parce que la douceur et l'humilité sont les ailes de l'éternité, ton être et ta vie seront plus beaux que les couleurs de l'aube.

Julien Weinzaepflen

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