samedi 17 avril 2010

L'ENFANT AU CAILLOU

Je suis l'enfant au caillou,
A la clé-clenche,
L'enfant à la pierre au cou
Et sans dimanche.

Je suis l'enfant mauvais coup
Du signe des hanches,
Je suis l'enfant qui dit tout
A la pierre blanche.


Je suis l'enfant qu'on ramasse,
Que la police
Passe à tabac et puis chasse
De l'oasis.

Je suis l'enfant qu'on gavroche,
La pierre qui tremble :
A tous ceux qu'on embastoche
Je ressemble.

Je suis l'enfant à la poche
Aux caillous blancs,
Je suis l'enfant qui ricoche
Des coups trop francs.

Je suis l'enfant qui se frotte
Au fait des anges,
L'enfant qui pourtant dénote
Sur les mésanges.

Je suis l'enfant qui accroche
Une romance
A la nature trop morte
De tout silence.

Je suis digne et je suis fier,
car un bon mioche,
Je ne suis pas enfant-pierre,
Qui vous taloche,

Pas un enfant lance-pierre
Qui vous balance
Une raison en manière
D'intelligence ;

Pas l'un de ces tricheurs banals
Qui, pour des ronds,
Vous jettent dans le canal
Et puis s'en vont...

Je suis l'enfant qui décoche
Une brimade,
L'enfant dont la lampe torche
Au creux de la vague

N'a pas pris la clé des champs
Parce que regarde,
Y a papa qui bat maman,
Il est malade .

Je Collectionne les paires de claques,
Souvent balaise,
Puis jeregarde les flaques
De ma falaise.

J'Accumule les cailloux,
Pierre à pierre,
Mais Je vous les donnerais tous
pour un solitaire...

Julien Weinzaepflen

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