Couleur Dieu nuit
Solipathe que je suis,
l'insomnie m'a filé une insolation
et j'en fais un beau, de mille pattes des mille et une nuits,
à lutter dans mon lit - lui, le soleil s'étant couché -,
contre l'insolation de l'insomnie,
à me raconter qu'en fait d'insolation
("Il est minuit, docteur Schweizer
et je suis utile à Lambaréné"),
c'est l'insolitation du FANTOME DE MINUIT
qui me somme, le vide confondu,
de me carapater par la fenêtre.
Je nie la sommation avec peine :
un somme et je la nierais comme insane,
mais je suis insomme et ça m'escagasse
de me débattre avec la suggestion insolite,
avec l'appel du fantôme
tandis que l'insolation de l'insomnie
me tord les boyaux dans la lutte balbutiante
avec le soleil couché.
Mille pattes, je ne vois pas d'un très bon oeil,
mais du troisième,
d'avoir à soliloquer, solipathe,
des contes à dormir debout qui me font lutter
contre le sommeil.
Je compte l'oseille des moutons
et bêle dans ma bulle de nuit,
enrobé sous la nue embuée de mes croisées entrebâillées.
Je suis uns solipathe qui ne dors pas,
m'entretenant des choses fictives
que dit la critique
à propos de mes Saintes Ecritures,
Parole divine qui ne sort pas.
Un solipathe quand il pique un somme ce qu'il nie
devient somnambule.
Nie un solipathe qu'il somme
parce qu'insomme nie la parenthèse
où se distraire de penser sur ressorts,
de penser ce que ne dit pas le solipathe,
toute pensée étant contredit.
Solipathe veut penser à explosion
étant donné que Solipathe est un Jaguar Mental Moteur
qui fait du morse à l'heure où les phoques sont à la tire
et qui voudrait se fiancer avec un point lumineux,
qui voudrait faire entrer sa pensée réunifiée
dans une cellule de monarque monastique
et regarder son cytoplasme s'emplir, capiteux,
d'acide ribonucléique, -1-
comme un noyau solipathe noctambule,
malade des pétillements de bulle,
de circulation baladeuse.
Il se balade
dans son métal-moteur qui rame, qui rame,
pendant que la bête monte, qui monte.
Cherche noyau à neutron.
Cherche noyau pour penser
et neutron pour canaliser BIENVEILLANCE
(La bienveillance n'est pas éventuelle).
Et potentialiser le calme,
et acter que c'est de nuit
que Dieu se découvre lumière absorbante,
Qui lumière créa,
mais "la création s'est retirée" -2-
et le Jaguar Moteur Mental menteur a beau en appeler à elle
sous les crincrins qui grimpent de mille pattes gratte-nuit,
la Création s'est retirée
et dieu Se découvre Lumière dans la nuit de l'amour fui,
mais on n'a point confiance en la lumière de nuit.
la Création s'est retirée C'est donc de nuit
que mille pattes qui n'est pas pince sans rire veut
que "la-confiance-en-la- lumière" ne s'appelle pas Lucifer,
mais DIEU-LUMIERE comme Solipathe a le monopole de soi.
DIEU-LUMIERE si la nuit de l'amour fait
qu'il ne s'appelle pas AMOUR pendant la nuit.
C'est de nuit, fiance con.
Acte le potentiel de vitesse
des deux mille tours minute du mille pattes à moteur.
Ex, ne t'enhors pas,
n'explose pas, con-
fiance-toi de nuit avec le Dieu, point lumineux.
Mais pour cela, ne laisse pas dire "je te nie"
au soleil de l'insomme hyène
qui te refuse la parenthèse
pour mieux te donner l'apoptose -3-
par inassoupissement d'inadvertance,
par inassimilation des pensées en images songées,
par immastication et inarre'stabilité où fixer
la bienveillance mise en fuite,
Bienveillance qui voudrait
être mise en coupe réglée
dans le neutre analytique
du mental procureur
qui, le tien n'y voyant pas
- et la Création s'étant retirée -,
de nuit ne peut pas juger,
ne s'en abstient pourtant pas.
Fixe
(halte au "garde à vous" tous phares éteints
qui sur tes gardes te tient
du DIEU LUMIERE)
ta pensée sur le calme plat du lac de lait
qui te donne le sein
au sein de la nuit fiançante
où le "con" féminin se suce par cuni.
Sus aux raisons de ne pas boire ces eaux dormantes
s'il te plaît de te sustenter ensuqué
de ces amertumes à la fraise boisée.
Fais oraison au point lumineux
mais si tu ne peux te polariser
aux dominations de la lumière que tu bois,
veille que Modestie te prévienne
de ne pas substituer
au jaguar prédateur de ton moteur calmé
les volontés appréciables des saveurs complexées
où tu le noies.
Tu ne peux rendre raison aux dominations de la soif.
Mais si un instant tu peux cesser de te faire la guerre à mort, -4-
tu reconnaîtras, somnambule noctambule que,
si oraison tu veux faire au DIEU LUMIERE liquide
et confiance au point lumineux auquel tu t'es fiancé
y fixant ta pensée,
ce n'es point que tu sois en capacité
ni volume de générosité
de boire à des volontés :
tu veux prier parce qu'il te manque
d'avoir une vie intérieure.
Et tu t'y adonnes impulsivement
(et vocalement, tu baves, Solipathe mille fois inquiet),
abeille butinant
aux torsions moelleuses dans un nid mielleux
d'une douleur solaire
sans pouvoir te fixer
loin du carnage et "garde à vous"
parce que tu ne t'es pas résolument abandonné
au dialogue des consciences antérieur à la mort, -5-
qui t'aurait révélé que tu es conjugué
à la voix passive du verbe aimer. -6-
La possibilité d'être modelé,
en passivité,
dans le chaudron ébouillanté
de la mâchoire fracturée
de la Création fracassée,
tu l'as redoutée
au point de t'égoutter
dans la nuit emprisonnée
de la pensée en cage.
Et maintenant il te reste,
Solipathe à isoler
de l'amour neutralisé
dans ta cellule à noyau
un moyeu de lumière.
Il te reste à déterminer,
non la lumière par l'amour,
mais l'amour par la lumière, -7-
à ne pas perdre l'amour à la vitesse de la lumière,
à éteindre le mouvement et dans la ligne à constater,
de nuit,
la lumière de l'amour
Julien Weinzaepflen
(1) (Acid riboNucléique ou ARN)
(4) A mettre en parallèle avec l'amor du verbe latin amare, première personne de la voix passive du verbe "aimer".
(5) (Ne peut-onpas communiquer non verbalement avec la conscience de quelqu'un qui est encore en vie comme on prie les défunts d'intercéder sans intermédiaire ?)
(6)Voir infra concernant le passif duverbe aimer. D'autre part, c'est dans un tel dialogue avec la conscience de mon père à l'article de la mort que je reçus la révélation, au milieu du silence agonisant qu'il gardait, que le secret de ce quil ui donnait du mal à passer comme à rester, c'était de n'avoir jamais accepté d'être aimé depuis qu'il avait perdu son propre père. Et comme il avait gardé ce secret toute sa vie... Le lendemain de ce long colloque silencieux, on observait une rémission quasi miraculeuse que j'attribue en grande partie à ce silencieux "dialogue des consciences" et qui se prolongea plus d'un an.)
(7)(Rappelons que, contrairement à ce qui est communément répété par émerveillement superficiel, Saint-Jean donne deux définitions de Dieu égales en importance :
pas seulement "DIEU EST AMOUR", mais aussi
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