mercredi 21 avril 2010

L'insomnie

Couleur Dieu nuit


Solipathe que je suis,

l'insomnie m'a filé une insolation

et j'en fais un beau, de mille pattes des mille et une nuits,

à lutter dans mon lit - lui, le soleil s'étant couché -,

contre l'insolation de l'insomnie,

à me raconter qu'en fait d'insolation

("Il est minuit, docteur Schweizer

et je suis utile à Lambaréné"),

c'est l'insolitation du FANTOME DE MINUIT

qui me somme, le vide confondu,

de me carapater par la fenêtre.

Je nie la sommation avec peine :

un somme et je la nierais comme insane,

mais je suis insomme et ça m'escagasse

de me débattre avec la suggestion insolite,

avec l'appel du fantôme

tandis que l'insolation de l'insomnie

me tord les boyaux dans la lutte balbutiante

avec le soleil couché.

Mille pattes, je ne vois pas d'un très bon oeil,

mais du troisième,

d'avoir à soliloquer, solipathe,

des contes à dormir debout qui me font lutter

contre le sommeil.

Je compte l'oseille des moutons

et bêle dans ma bulle de nuit,

enrobé sous la nue embuée de mes croisées entrebâillées.

Je suis uns solipathe qui ne dors pas,

m'entretenant des choses fictives

que dit la critique

à propos de mes Saintes Ecritures,

Parole divine qui ne sort pas.

Un solipathe quand il pique un somme ce qu'il nie

devient somnambule.

Nie un solipathe qu'il somme

parce qu'insomme nie la parenthèse

où se distraire de penser sur ressorts,

de penser ce que ne dit pas le solipathe,

toute pensée étant contredit.

Solipathe veut penser à explosion

étant donné que Solipathe est un Jaguar Mental Moteur

qui fait du morse à l'heure où les phoques sont à la tire

et qui voudrait se fiancer avec un point lumineux,

qui voudrait faire entrer sa pensée réunifiée

dans une cellule de monarque monastique

et regarder son cytoplasme s'emplir, capiteux,

d'acide ribonucléique, -1-

comme un noyau solipathe noctambule,

malade des pétillements de bulle,

de circulation baladeuse.

Il se balade

dans son métal-moteur qui rame, qui rame,

pendant que la bête monte, qui monte.

Cherche noyau à neutron.

Cherche noyau pour penser

et neutron pour canaliser BIENVEILLANCE

(La bienveillance n'est pas éventuelle).

Et potentialiser le calme,

et acter que c'est de nuit

que Dieu se découvre lumière absorbante,

Qui lumière créa,

mais "la création s'est retirée" -2-

et le Jaguar Moteur Mental menteur a beau en appeler à elle

sous les crincrins qui grimpent de mille pattes gratte-nuit,

la Création s'est retirée

et dieu Se découvre Lumière dans la nuit de l'amour fui,

mais on n'a point confiance en la lumière de nuit.

la Création s'est retirée C'est donc de nuit

que mille pattes qui n'est pas pince sans rire veut

que "la-confiance-en-la- lumière" ne s'appelle pas Lucifer,

mais DIEU-LUMIERE comme Solipathe a le monopole de soi.

DIEU-LUMIERE si la nuit de l'amour fait

qu'il ne s'appelle pas AMOUR pendant la nuit.

C'est de nuit, fiance con.

Acte le potentiel de vitesse

des deux mille tours minute du mille pattes à moteur.

Ex, ne t'enhors pas,

n'explose pas, con-

fiance-toi de nuit avec le Dieu, point lumineux.

Mais pour cela, ne laisse pas dire "je te nie"

au soleil de l'insomme hyène

qui te refuse la parenthèse

pour mieux te donner l'apoptose -3-

par inassoupissement d'inadvertance,

par inassimilation des pensées en images songées,

par immastication et inarre'stabilité où fixer

la bienveillance mise en fuite,

Bienveillance qui voudrait

être mise en coupe réglée

dans le neutre analytique

du mental procureur

qui, le tien n'y voyant pas

- et la Création s'étant retirée -,

de nuit ne peut pas juger,

ne s'en abstient pourtant pas.

Fixe

(halte au "garde à vous" tous phares éteints

qui sur tes gardes te tient

du DIEU LUMIERE)

ta pensée sur le calme plat du lac de lait

qui te donne le sein

au sein de la nuit fiançante

où le "con" féminin se suce par cuni.

Sus aux raisons de ne pas boire ces eaux dormantes

s'il te plaît de te sustenter ensuqué

de ces amertumes à la fraise boisée.

Fais oraison au point lumineux

mais si tu ne peux te polariser

aux dominations de la lumière que tu bois,

veille que Modestie te prévienne

de ne pas substituer

au jaguar prédateur de ton moteur calmé

les volontés appréciables des saveurs complexées

où tu le noies.

Tu ne peux rendre raison aux dominations de la soif.

Mais si un instant tu peux cesser de te faire la guerre à mort, -4-

tu reconnaîtras, somnambule noctambule que,

si oraison tu veux faire au DIEU LUMIERE liquide

et confiance au point lumineux auquel tu t'es fiancé

y fixant ta pensée,

ce n'es point que tu sois en capacité

ni volume de générosité

de boire à des volontés :

tu veux prier parce qu'il te manque

d'avoir une vie intérieure.

Et tu t'y adonnes impulsivement

(et vocalement, tu baves, Solipathe mille fois inquiet),

abeille butinant

aux torsions moelleuses dans un nid mielleux

d'une douleur solaire

sans pouvoir te fixer

loin du carnage et "garde à vous"

parce que tu ne t'es pas résolument abandonné

au dialogue des consciences antérieur à la mort, -5-

qui t'aurait révélé que tu es conjugué

à la voix passive du verbe aimer. -6-

La possibilité d'être modelé,

en passivité,

dans le chaudron ébouillanté

de la mâchoire fracturée

de la Création fracassée,

tu l'as redoutée

au point de t'égoutter

dans la nuit emprisonnée

de la pensée en cage.

Et maintenant il te reste,

Solipathe à isoler

de l'amour neutralisé

dans ta cellule à noyau

un moyeu de lumière.

Il te reste à déterminer,

non la lumière par l'amour,

mais l'amour par la lumière, -7-

à ne pas perdre l'amour à la vitesse de la lumière,

à éteindre le mouvement et dans la ligne à constater,

de nuit,

la lumière de l'amour


Julien Weinzaepflen


(1) (Acid riboNucléique ou ARN)

(2) Simonne Weil)

(3) Mort cellulaire)

(4) A mettre en parallèle avec l'amor du verbe latin amare, première personne de la voix passive du verbe "aimer".

(5) (Ne peut-onpas communiquer non verbalement avec la conscience de quelqu'un qui est encore en vie comme on prie les défunts d'intercéder sans intermédiaire ?)

(6)Voir infra concernant le passif duverbe aimer. D'autre part, c'est dans un tel dialogue avec la conscience de mon père à l'article de la mort que je reçus la révélation, au milieu du silence agonisant qu'il gardait, que le secret de ce quil ui donnait du mal à passer comme à rester, c'était de n'avoir jamais accepté d'être aimé depuis qu'il avait perdu son propre père. Et comme il avait gardé ce secret toute sa vie... Le lendemain de ce long colloque silencieux, on observait une rémission quasi miraculeuse que j'attribue en grande partie à ce silencieux "dialogue des consciences" et qui se prolongea plus d'un an.)

(7)(Rappelons que, contrairement à ce qui est communément répété par émerveillement superficiel, Saint-Jean donne deux définitions de Dieu égales en importance :

pas seulement "DIEU EST AMOUR", mais aussi

"DIEU EST LUMIERE".

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