samedi 17 avril 2010

L'EAU

Elle s'est endormie, mais court encore, l'eau,
Sous la voûte céleste, à la nuée des nuits ;
Et elle reflue, signe à la clarté soumis,
Sa vie suivant son cours assoupi au berceau.

Elle court entre fossiles et baraquements, l'eau,
A la réalité n'a pas jeté de cris ;
Et, se laissant griser d'un rêve d'harmonie,
Elle croit aux langueurs, aux cerises et au beau.

Sur sa couche elle coule en carafes de nue,
Folle de la dérive et sensible à la chair :
Elle coût des couronnes d'illusions perdues

Pour le jour où, sevrée d'ivresse et de voyage,
Confondue dans la vague, abandonnée en mer,
Elle essaiera de mettre un plaisancier en cage.

Julien Weinzaepflen

1 commentaire:

  1. Voyager de blog en blog, comme de planète en planète et par une passerelle, accoster la vôtre, et plus particulièrement ce poème d'eau qui glisse sur l'âme comme une caresse de mots. Belle poésie. Suzâme.

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