samedi 17 avril 2010

LE DEUIL

Que la terre des larmes,
Terre d'alarmes
Ne garde pas ses prisonniers !
Que la terre d'entailles,
Pierre d'entrailles,
S'ouvre à la joie d'être sauvée !

Ils sont si près de nos coeurs
Ceux que nous avons perdus :
Avons-nous su le bonheur
De les avoir connus... ?
Quelques heures de connivence
Et les années s'anémisent.
Le regard est sans défense :
Ils nous visent et Tu les vises...

Lumineux est le mystère
Des disparus que nous aimons :
Nous savions qu'ils nous étaient chers,
Désormais nous communierons.
On n'est plus que bienveillance
Pour une âme que l'on a comprise,
Dont on a fait connaissance
En nous l'âme des défunts s'intériorise.

Le travail de deuil en nous
Est comme un enfantement :
Le défunt s'enfouit en nous
Comme l'enfant sort de sa maman.
Nous devenons la demeure
De qui nous avons aimé,
Qui devient zone intérieure
Du plus secret de notre jardin secret.

Que la terre des larmes
Terre d'alarmes
Ne garde pas ses prisonniers !

Que la terre d'entailles,

Pierre d'entrailles,
s'ouvre à la joie d'être sauvée !

Julien Weinzaepflen

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