samedi 17 avril 2010

Les deux parts

Il y a un feu sur la terre
- Du lance-flammes à la citerne -,
Qui fait craquer l'écorce en deux :
jet d'eau sur les gerbes de feu !

Il y a le feu mortuaire
- De la verdure à la caverne -,
Qui fait craquer la vie en deux :
Jet d'eau sur les gerbes de feu !

Et ce nouveau mort, "feu" Prospère
- de la nourrice à la caserne -,
Est-il marron tiré du feu ?
Mets une gerbe sur sa pierre!

L'eau sur les fleurs ou sur le feu
- De la rivière à la taverne - :
Il faut couper la poire en deux,
La part de l'eau, la part du feu :

Le feu de Dieu qui fait périr
Au bout du camp quelques douzaines ;
Quand on s'ennuie à dépérir,
Brûler aux feux de la jeunesse ;

La part de l'eau qui sait courir,
Suave, indispensable et saine,
De l'eau qui ne veut pas bouillir,
Stagnante et sale de molesse.

La part de l'eau, de l'eau qui coule,
Dans les rivières ou les fontaines ;
La part du feu, du feu qui couve :
Que couve l'eau, que veut le feu ?

Ce qu'il veut, c'est que sur la terre,
Du rat des villes à la sirène,
Rien ne soit en paix sans colère,
Sans s'enivrer de vivre mieux.

Et que couve l'eau de nos mères
- De leur amour à nos migraines - ?
C'est le germe de nos mystères
Qui réclame le sceau de Dieu.

Il y a un feu dans mon coeur
Sur terre pour celle que j'aime,
Que l'alltère l'eau en douceur
Pour que j'aime de bonne crème !

Julien Weinzaepflen

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