dimanche 5 octobre 2014
Je n'aime pas
J’aime
Le vin,
La musique,
Bach,
Bach et le vin ;
comme un saute-ruisseau
(Bach est un ru),
Me noyer dans un verre d’eau,
Et, Saute-riot,
Héros de George Sand plus que de notre temps,
Jeter une goutte d'eau sur le brasier de l'enfer,
Puis croire Improviser à la manière de bach
En une fugue insolite,
Sous l'égide dela Providence improviste,
Qui rit de mon ardeur.
J’aime sans rute et sans beaucoup de lutte,
J’aime sans doute,
Mais je ne me foule pas,
L'amour ne me défoule pas,
Je refoule…
J’aime aimer et
Qu’il y ait un temps pour aimer et un temps pour haïr.
Mais je n’aime pas Haïr,
ou Détruire...
Je ne voudrais détruire que moi
Et je n'aime pas
Que l'autodestruction
Soit destructrice de ce qui est,
Je ne suis pas,
Je suis à peine
Une âme en peine
d'une seule larme censée vider l'enfer,
et ce serait l'ardeur…
J’aurais aimé être amoureux de l’amour
sans avoir peur du vide de l’être aimé,
comme une fille que j’ai beaucoup aimée.
J’aime que cette fille fut artificielle,
Mais je n’aime pas l’artifice
qui consiste à ne pas mettre de preuve d’amour
sous le verbe aimer,
employé sans discernement.
J’aime avoir inventé le terme de Mieux-Aimé
A la suite de l'auteur d’ »un opéra pour theresin »,
et j’aime le terme de Bien-Aimé
du cantique des cantiques.
J’aime que Thérèse d’avila ait trouvé qu’on pèche au sein du Bien-Aimé,
qu’on éjacule en tant que femme au sommet de l’amour mystique.
Je n’aime pas ne pas savoir aimer
Et aimmer moins que ne m’aime
Ma Mieux-Aimée,
Qui m'aime plus que
Moi.
Je regrette qu’amour et réciprocité
ne se rencontre pas
Et que l’amour soit la meilleure preuve
De l’inexistence de l’égalité.
Julien Weinzaepflen
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