samedi 21 juillet 2012

Le flair


L'intuition est enlevée par l'Esprit de l'animalité, à laquelle elle a part en qualité de flair. L'intuition inspire l'Esprit Qui S'est Insufflé dans la fragile porcelaine d'argile de la glèse humaine, pot glébeux et sourd. L'intuition vient chercher de sous la peau de l'Esprit de quoi remplir les pores du pot pour le ravir, et pourtant l'intuition ne ravit pas l'Esprit, ni n'est plongée dans le ravissement, plutôt dans le ravitaillement. Le porc animalier est omnivore, mais l'intuition a du flair. Comment l'intuition n'aurait-elle pas de flair, puisque le flair est le synonyme animalier de l'intuition ? Mais l'intuition sait respirer la bonne odeur de l'esprit, car le flair n'a pas de goût, je veux dire qu'il n'a pas d'odorat, mais l'intuition, sans être odorifère, a de l'odorat, jusqu'à faire croire qu'elle a du goût. L'intuition n'est pas savoureuse, mais elle sait se délecter, savourer et déguster l'odeur de sainteté. L'intuition a du flair et est de l'odorat, mais elle n'a pas de goût.




L'intuition a été enlevée par l'esprit de l'animalité pour occuper la phase intermédiaire entre l'animal et le souffle. Si le flair est le synonyme animalier de l'intuition, l'intuition n'est pas le synonyme humain de l'instinct. L'intuition a du flair, mieux, elle a du souffle. C'est trop peu pour l'intuition de n'être que l'intermédiaire entre l'animal et le souffle, tant l'intuition paraît avoir de souffle, paraît avoir placé le souffle au-dessus de l'homme, paraît avoir un souffle surhumain, paraît même être au-dessus du souffle, avec son humilité qui la fait s'abriter en toute aménité et immunité à l'ombre des brèches ouvertes dans la peau, pareils à des balles, par les pores.



- L'intuition est un poisson de sous les pores qui étonne le souffle, car tandis que c'était le Souffle Qui S'était Décompensé pour compenser l'homme, tout rempli de son vide impensable, d'un déterminisme de génie ; tandis que c'était le Souffle qui avait communiqué l'Inspiration à l'homme, l'Intuition est venue chercher le souffle, elle est venue chercher l'Inspiration, et l'a mise au-dessus de l'homme. L'intuition n'a pas quémandé ni inspiré l'Inspiration, mais elle l'a aspirée, et l'a partagée humblement à tous les pores, quand elle est revenue, pour que la peau soit caressée de Souffle, et ne se sente plus délaissée-desséchée de croire qu'il n'y a pas d'eau, alors qu'il n'y a que des eaux sous la peau, tandis que, de celui qui n'a que la peau sur les os, on dit qu'il est décharnée.



- - L'intuition est venue, légère, cour vêtue, décharnée, exercer son charme discret sur le chercheur acharné de l'Inspiration, qui est tellement en travail de souffle qu'il croit donner vie à son œuvre, alors que l'Inspiré est incrusté de dons en lui sédimentés, et que le génie est le plus déterminé des hommes, mais qu'il l'a oublié, se croyant le plus libre.



- - Le génie est le seul sursitaire de la liberté. Le génie a reçu, de l'illusion sédimentaire du souffle et de l'Inspiration qui le mettent en travail, le Léthée de sa lésion oblatrice et la franchise de se croire libre, lui, médiateur matriciel non affranchi. Le génie a franchise de se croire libre, mais il n'est pas affranchi de l'illusion qui le fait être plus sûr de soi que de ses dons. Seule, l'Intuition respire au-dessus du souffle, c'est-à-dire sans chercher de compétition avec l'Inspiration.



- - L'intuition cherche pour donner. Parce que c'est bien la seule à ne pas chercher pour trouver et se remplir de ses trouvailles, A la différence du génie qui s'assied sur ses dons pour couver son "ego" en travaillant pour sa gloire, l'intuition, qui travaille pour la gloire, est dispensée, sans astreinte de travail, et c'est sans corvée qu'elle aspire le souffle pour le distribuer, comme la roue de la fortune et de la chance.











Julien weinzaepflen


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