mercredi 28 décembre 2016

Seigneur, je ne Te cherche plus

(A Véronique Lévy) Ne pas m’attendre à Toi. Ne pas attendre que çavienne, ne pas s’installer dans un silence accueillant à cueillir. Ne pas attendre la maturité, ne pas attendre la lumière de l’idée sortant de terre en mots, mais attendre que Tu viennes. Ne pas m’attendre à ces mots qui viendront me tromper dans leur composition florale, me dévaler dans leur torrent, déformer le silence. Ne pas attendre de trouver un remède à mon oisiveté, de retrouver laf orce de m’atteler, de savoir si je fais bon usage de ma vie, mais attendre que tu viennes. Ne pas parier sur l’impatience qu’on a de moi, sur les coups de fil qu’on ne me donnera pas, ou sur mon monologue que l’on n’entendra pas. Savoir que ma quête est filtrée, et que si j’attends sans filtre, j’ai la nostalgie du baptême. Ne pas me désoler d’être utile, ne pas me plaindre de n’avoir nulle affaire, ne pas travailler à ma quête, mais attendre que Tu viennes. Et m’attendre à ta patience, à ce que Tu dévides d’un coup ma longue absence de moi, et l’enserres dans Ta présence. M’attendre à ce que Ton étreinte ait l’intensité de l’angoisse, à ce que mon âme naisse dans cet étranglement, et s’étouffe dans cette naissance. Car m’attendre à ce que tu viennes, ne pas donner de contenu préalable à une étreinte dont tu ne m’as pas encore enserré, ne pas appeler amour ce dont j’ignore le nom. Ne pas réveiller l’amour avant qu’il le veuille, ne pas entériner que tu m’aimes avant que je l’aie senti, ne pas décliner le soleil. Seigneur, Tu m’as aimé et je l’ai oublié. Ne pas réveiller l’enfance qui s’en est allée, ne pas attiser des remugles, ne pas communiquer un élan que j’ignore. Ne pas tromper les autres sur ma marchandise, ne pas me donner pour un cœur aimant, me tenir dans l’épochè de monignorance de moi qui ne suis pas le problème, et attendre que tu viennes. T’attendre dans l’anamnèse, T’attendre comme le mystère, au bout de la nostalgie. Et attendre comme je peux, attendre avec cette impatience qui m’a pris quand m’a quitté l’enfance, ne pas me payer de la patience que je n’ai plus. Et attendre comme je suis, attendre sans ascèse, attendre dans le trop plein. Attendre sans l’imaginaition, qui m’a quitté avec la patience, et qu’a remplacée la mémoire. Atendre sans retard, et communiquer sans retenue, ce que je n’aurai pas trouvé. Attendre sans retard, attendre le moment favorable, espérer le moment parfait. Garder l’angoisse d’être meilleur, l’angoisse de coÏncider entre un lieu et mon emploi, correspondre à son atmosphère. Et me fondre par choix, devenir l’air que je respire, Pour devenir meilleur que lui. Et me dire qu’il fait Toi, que ton ciel s’amoncellera, sur mes pensées détrempées. Et badiner avec l’amour, en attendant l’arc-en-ciel, si Tu me mets de ton alliage. Prendre mon billet pour l’arche, en prendre un tant qu’à faire, sans parier sur ma prédestination. Aspirer à ce seul réconfort, que mes pensées soient en ordre, si je suis dans l’univers. Après le comique des mises, être dans un cosmique existentiel, en attendant que Tu viennes. Mulhouse, le 29 décembre 2016

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