Le fantasme est une école de
transformation des humeurs.
Le fantasme est la sublimation du
dégoût comme le goût est la sublimation du désir dont la soif est le féminin,
car la soif est l’indispensable de l’insatiable, qui l’un à l’autre sont
insupportables.
Pourquoi l’enfant a-t-il des
dégoûts ? Pourquoi l’enfant ne dégoûte-t-il presque jamais celle qui l’a
porté comme il se dégoûte d’elle ? Pourquoi ce que l’enfant a de dégoûtant
fait-il le fantasme de sa mère ? Par quel enchaînement d’odeurs ?
La puanteur est la projection du
dégoût depuis la langue faite pour saliver vers le nez qui prend moins qu’il ne
rend.
La langue est empêchée de saliver
par les dents qui se mettent à puer lorsque l’enfant devient du désir fermenté
qui ne se dit ni ne se fait.
Le désir dit : « Faire
menthe de ce que tu mangeras de l’autre, d’autant que tu ne le sortiras
pas. »
Faire menthe ou faire monter,
vermouth, frimousse envisagée.
Le nez prend ce qu’il peut et
rend ce qui pue.
L’haleine allaite le velu du
fauve au pelage saillant et réchauffe l’air inspiré qu’aucun corps n’avait
consolé d’être nu comme l’enfant exhalé est exalté de venir au monde par les
auteurs de ses jours sans odeur.
Le pue suppure du corps diffamé.
L’infection se conçoit de
l’inaffectation d’un point auquel on ne fait point d’honneur.
L’infection est la maladie des
désaffectés.
La pudeur est la duperie de la
peau inépelée.
La puanteur suppure de la peau
fermentée comme un désir inassouvi d’être déshabillé.
La peau voudrait se purifier en plaie
de n’avoir été trouvée au goût d’aucune langue.
La pureté n’a de commun avec la
pourriture étripée que la certaine âpreté empuantie des deux sourdes dentales
aux quarantièmes rugissants de l’ » R » liquide.
La pudeur voile l’indécence qui
monte en puanteur que voile le parfum qu’exhale la beauté goûtée.
Le parfum voise la beauté de la
peau apprivoisée.
La voix t’apprend le parfum de
ton âme. Qui te parle te chante sa voie et te conduit à la suavité de sa voie.
Tu as appris une voix quand tu
sais te rengorger qu’on te parle de gorge.
La voix a été mise en ta poitrine
pour ton exaltation. Tu apprends ta voix quand tu la rends agréable à ta
poitrine pour que ta pensée thoracique pénètre par des oreilles jusqu’à l’élan
d’une foi.
Le parfum te fait tourner la tête,
reconnaissance de soi choisie pour être reconnue de toi.
Le parfum est le sucré que le
goût de soi donne à sa peau, car la peau est le secret de l’âme.
Autant la voix est le voile alangui
de l’impudeur, autant la peau se dérobe au soleil du dévoilement.
L’exaltation de la peau par la
voix est le vêtement de la chair soupirante dont le sang est la nudité bleue.
Autant l’enfant commence de
cesser de l’être en découvrant la propreté, autant le commencement de l’amour
est le fantasme de donner un goût sublime à la mauvaise odeur parce que le goût
est le propre de l’âme.
La chair soupire après l’amour.
Le propre de l’amour est de
trouver le propre de l’autre.
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