I"LA RETRAITE DE PARIS" ([iii])
Toute vie a son point de blocage qui n'est pas une fatalité.
Paris me tient, Paris mdétient
- ventre affamé n'a pas d'oreilles -,
Paris m'punit, je suis mutin,
"Jette l'ancre, vieux capitaine !"
Paris me voue aux gémonies,
Paris n'aime pas mes pareils
qui disputent l'hégémonie
de ses "sans-culotte" vermeils.
Paris me voue au caniveau,
j'ai meuglé, je mérite la peine
Et m'expectore en tombereaux
dans les débris de mes bouteilles.
Paris me veut, Paris me peut,
Paris me fait la courte échelle,
Je baguenaude, moi, le badaud,
Paris, je fais des étincelles ;
Paris conquis, Pari gagné,
je suis le roi de la semaine ;
et puis m'épand, et se déprend,
Paris me jette à la poubelle.
Paris-dégoût m'jette à l'égoût,
où sent pas la rose mon rimmel.
Gigolo passé, j'me démaquille,
travestissement superficiel ;
j'ai un rival, ma ville, c'est qui ?
que je lui chauffe les oreilles !
Paris se tait, fait la momie
- paraît qu'je suis perdu pour elle -,
dans l'anonymat m'anémie,
ne m'veut plus sur son caroussel
du Louvre, je suis un loup trop fou,
je hurle pas en meute flânelle.
Paris qui m'adora médit
parce que j'ai pas fait la vaisselle.
Paris, je plonge et m'avilis,
tu me fais la gueule, pas la belle.
Mais quelle chance m'as-tu donnée jamais
avant que tu ne me querelles
et quelle revanche justifie-t-elle
que tu me provoques en duel ?
Tu m'as banni et séparé,
Tu me fientes dessus ton fiel,
moi, pigeon que tu as attiré
pour ardoiser mes ritournelles
auxquelles tu t'intéressais pas,
l'angle mort était pas mon thème.
tu m'as plus à la bonne, je sais,
tes chambres ne font plus hôtel.
Ce que tu dis de moi est vrai,
que je te donne la varicelle.
Je suis sali, reste poli :
je reconnais, ma Manivelle,
que je tourne plus rond ici,
dans la gargouille de quelle venelle
me fais-tu dégorger d'ennui ?
T'as pas la bosse, ma chamelle,
de moi qu't'as jamais fait bosser !
T'as tué "LE PROFESSIONNEL"
qui sommeille en moi depuis même,
LE CASCADEUR DU SEPTIEME CIEL
des idées dont t'es l'essoreuse
sans les nourrir à la mamelle,
air Parif, dans tes briques crapoteuses
de lait caillé et michetons grêles
et concentrés, gloria ho !
"Orages désirés", appels
au calme : tou bien considéré,
tu centralises pas les chandelles !
"Les enragés sont tous des enculés",
passée l'émeute aux moeurs cruelles.
Pour butiner sur ta vareuse,
tu es une ruche, faut être abeille :
tu concentres la colère des forts
et leur donnes l'appui des rebeles,
t'as la Marseillaise pour folklore,
mais pour Canebière un quai d'Seine
qui "finit" pas, "coquin de sort
au bout de la terre"-marraine, ([iv])
mais au Châtelet, théâtre et fort
où "la vie de château" des "bohèmes"
s'arrête au croque-note sans or.
"Dans l'eau de la claire fontaine",
dans la culture pas folichonne
des humanités inhumaines,
dans les musées, ça me chifonne,
la peinture est en quarantaine.
Faut dire que, quand j'étais gamin,
que j'entendais sur les antennes
que t'accaparais tout dans ta main,
Tant bien la ville que la scène :
pour nous le désert et l'ennui,
et "Waterloo" et "morne plaine" ;
pour toi "la lumière" qui luit
sur l'esprit des arcades sereines...
Faut dire, quand j'entendais tout ça,
qu'ça me foutait tellementl a haine
que je jurais sur tous les toits
que j'viendrais t'filer une châtaigne
que tu t'en souviendrais, holàlà,
qu'c'est toi qu'on appell'rait "vilaine",
et pas mes sabots saboteurs,
quand je pass'rais par la Lorraine,
qu'il ne resterait pas de toi
pierre sur pierre, ma pauvre duègne.
Et j'organisais mon voyage,
tu m'aurais vu, une vraie teigne !
J'étais venu faire des monomes
et ne manifestai jamais ;
j'avais perdu mes facultés
en étudiant comme un damné ;
n'portais au coeur nul mois de mai
dans mon sac de pantin rachitique,
de vache maigre mangeuse de beignets
-je portais bien l'air ascétique -
que me donnaient, j'faisais marquer,
les boulangères aux doux sequins
qui p't-être bien m'aimaient, que j'étais niais !
Mais tu m'avais déjà éteint,
j'avais la gueule enfarinée,
j'mangeais chiche et ne voyais rien,
croyais qu'on était fiancés.
Je m'en allais faire ma demande
quand tu me lances à incendie :
"Tu te souviens quand t'étais p'tit ?
- J'ai subi maintes opérations
qui, effets de l'anesthésie,
m'ont donné quelques amnésies.
- Quant à moi, je n'oublie jamais
quis 'est déclaré mon ennemi.
Par Sainte-Geneviève, c'est mon rempart
que ma mémoire d'anamnèse.
Tu as proféré au hasard
et ton destin s'est retourné.
Tu as voulu jouer au plus fin,
t'en es bien mal récompensé .
- Dans l'horizon, tu m'exfiltras
(tu m'as bien empapaouté)
par un trou noir qu'tu siffonnas
au plus bouché de tes éviers.
Ça fait drôle quand t'arrives en bas,
j'en suis encore tout retourné,
mais j'ai compris, ne t'en fais pas,
tu s'ras bientôt débarrassée
de moi qui vais sur le plancher
des vaches regarder si tu y es,
si le bonheur est dans le pré,
je vais bientôt m'en retourner
comme un saumon pas bien malins
vers l'océan où je suis né !
II PARIS EMBARRASSE
- Et là-bas, tu prétends mourir ?
Pour ça, faudrait que tu sois né !
- Mais voudrais-tu prév'nir ma chutte
ou suis-je encore halluciné ?
- C'est quoi, ton problème, dis-moi donc,
ou, si je dois reformuler,
c'est quoi ton problème avec moi ?
- Ah ouai, c'est quand je vais me bananer
que tu me repêches, et puis quoi ?
FAIS LE PROF ([v]) qui, au fil des années,
se lance dans un corps à corps
perdu avec les élèves affectés
d'un problème qui les leur attache,
non pour leur petit corps exténué,
du moins le peut-on espérer,
mais pour la casserole problémée
que le restaurateur abîmé
aime, parce que torve est son groin,
voir "à sa proie attachée"
pourvu que "le problématique"
sache brillamment faire mousser
l'insolubilité chronique
de son cas clairement exposé.
S'il ne sait parler comme un livre,
l'enfant sera abandonné
par l'hypocrate sanglier ivre
d'une misère inéprouvée
qu'il aimerait bien romancer,
sil'enfant lui donne la clef !
Mais, s'il est cafard et mutique,
baste ! Le plus intelligent cède.
Qu'il aille au claque, Knoch prend ses cliques,
notre enseignant féru d'entraide,
se met à dire, qui l'eût cru ?
qu'après tout, c'est chacun sa merde.
C'est quelqu'un de très fraternel
que ce grand intellectuel
qui manque d'imagination,
mais d'entendement, oh que non !
etpasse sa vie dans les problèmes
des tinagers qui s'en tir'ront.
Mais "pause café !" Les gens ne donnent leur chemise
qu'à des "pauvr'gens heureux", c'est couru !
- Les profs aiment les gosses à problèmes
comme les cités leurs criminels.
J'en réponds, toi et ton poème,
dont on n'sait qu'trop qu'y n'rime à rien,
m'ont fait sortir de ma réserve,
interpellée, mais je m'anime,
parce que je sentais, requiem,
qu'vous rôdiez su l'"boulevard du crime",
tels des Pécuchets en sachet,
empétré, où que tu t'arimes.
Faible trouble-fête sous cachets
embourbé dans la pantomyme,
t'aurais fait peu d'vilain de fait,
mais j'voulais être magnanime,
essayer ma voix sur ton sein,
savoir si, quand je parle, je me mime
bien,
non que je croie ma voix divine :
je n'suis que l'pavé parisien
qui me manifeste, éponyme,
sans Epiphanie, modestin ;
je n'crois pas que soient holorimes
les vers de ville et ces divins
oracles qui des prophètes profilent
au lieu des profs comme j'en fais un
sans prendre au sérieux mes bonimes...
Mais revenons, si tu veux bien,
à ton sujet qui me déprime :
petit prince, pauvre crève-la-faim,
"S'il te plaît, dessine-moi ton problème..."
- Tu l'as dit : c'est de n'pouvoir mourir
quand je ne suis seul'ment pas né ;
c'est encore de n'pouvoir partir
alors qu'ici, tout m'a cassé ;
c'est d'avoir faim d'une "garde à ouïe" ([vi])
parce que je suis petit poisson
et de rêver d'avoir des ouïes
pour me sentir comme un poisson
dans l'eau, et de pouvoir dir oui
ou non, sans massacrer l'alternatif
courant qui me ferait choisir ([vii])
tout en devenant le motif
colorisé autour duquel,
ma ville, tu tournerais ton film,
grâce à quoi ma vie, vois-tu ? tiendrait
à beaucoup plus qu'un petit fil
de soie ; je crèv'rais l'écran du non-dit
pour happer un peu de lumière
sur moi qui le silence maudis,
qui ne charrie que du mystère ;
j'ai tort de croire que qui ne mot dit
ne scénarise sur la terre
que de quoi envoyer consentir à croupir
tout citoyen sans distinction
dans le cercle vicieux du non-sens,
hors duquel point d'art, on te dit,
ou en tout cas pas aujourd'hui,
car la démocratie systémique
où est inscrit l'art du non-sens
a pour corollaire historique
d'être un cercle déplacé en son sens,
de la décision politique
à l'anonymat des consciences.
Dans cette configuration panique,
ma ville, au sein de ton absence,
dans cette description clinique
où l'on regarde à la dépense
avec force conseils hygiéniques
pour régler avec conséquence
les problèmes de santé publique
pendant que t'attends sans défense,
ton cancer cloquant, radiologique,
au bas mot 6 mois, patience !
ton rendez-vous à la clinique,
pendant lesquels on s'en balance
de tes ulcères épidémiques ;
mais, comme t'as pas payé ton terme,
ce qui est une plaie endémique,
ces locataires indélicats...
on expulsera ta pratique,
il n'y a pas de mal à ça...
Car dans cette configuration clinique,
si le citoyen n'est plus là,
le beau cercle démocratique
n'est pas brisé, on en est là :
la victoire idéologique
a défait les hommes antigènes,
pas besoin d'exploits eugéniques,
les hommes ne sont plus un problème :
mais que, dans l'épistémè organique, ([viii])
une idéologie criminogène
survienne, et la belle mécanique
aura brisé ses sortilèges,
et le cinéma chimérique
aura dénoncé son manège.
Je te repose mon problème,
ville qui semble m'écouter
au moment, curieux phénomène,
où je désire te quitter
sans te jeter nul anathème,
je voudrais même t'acquitter :
tu me dis que tu fais la morte
parce que je ne suis jamais né ;
comment naître et par quelle porte
venir te révolutionner,
et le conditionnement caverneux ([ix])
qui nous terrasse dans ces puits
où nous buvons à la taverne
sans trouver huis où être ouïs,
où nous ne perçons, personnels,
ni dans le travail, ni dans rien,
où la marchandisation n'est pas celle
qu'on nous fait croire, mais ça n'fait rien. ([x])
Ne dominant plus le discours
qui jette des pierres dans nos jardins,
avec son jargon qui nous bourre
le mou qui goutte, n'y comprend rien,
nous ne remettons pas en cause
les catégories qui nous noient
sauf à travers les rares gloses
d'un "tonton David" quelquefois
(y'a un David pour tou Goliath
et quelque sentiment diffus) :
"Car je suis sûr, sûr qu'on nous prend pour des cons,
ça j'en suis certain, quelque chose ne tourne pas rond..."
Con-tribuable, con-sommateur,
quand tu pètes, tu me fais pas peur,
car à la troisième sommation,
je harponne les "p'tits rapporteurs",
et moi, je suis la République,
le plus grand commun diviseur.
J'ai pour moi la force publique,
je suis la Concorde et la grève,
et le chantage bétonneur,
et l'ordre qui a retourné le Verbe
en "réaction" qui perd du poids,
car le monde vit comme dans un rêve !
Mais, de feindre émaner de la verve
de chacun que nul n'aperçoit,
l'ordre n'a que plus de densité
Et l'ignorance devient vertu
en "Culture d'Univocité" ([xi])
où ce qu'on n'aime pas est tu,
ô silence que nul ne dénonce !
Comment naître dans cette hécatombe
où l'on ne tire plus de portrait
et où parler à une tombe
accuserait qu'on a des secrets
qui nuitraient à la transparence
qui nous a rendus invisibles... ? ([xii])
- Tu me demandes en quelque sorte
comment faire pour n'être personne.
- J'aurais dit Quelqu'un pour ma part,
- non, personne mieux consonne
avec ton besoin de départ :
n'oublie pas que ton long voyage
veut extraire de l'anonymat.
C'est ce qu'Ulysse en un autre âge
expérimenta avant toi.
Lui qui s'assourdit aux sirènes
devait répondre à un aveugle,
à ce géant cyclopéen ;
et il ne prit cette grand-peine
de s'assourdir que car cet aigle
savait entendre la musique, ([xiii])
aussi était-il sans besoin
qu'on la lui donnât politique
ou de la donner incertain.,
il s'oignit de cire de Cyrcé
Il se sertit, devint quelqu'un
par être l'ami de soi-même,
et de là fit son Odyssée
en sauvant son pauvre vaisseau
des eaux qui le ramenèrent au port.
D'Ulysse à Moïse, il y a,
tu le vois, certain point commun,
sinon que nulle médiation
ne fut cause de la rédemption
d'Ulysse qui n'en appela
à aucun "animal sauveur"
de l'analyse transactionnelle, ([xiv])
quand une princesse pharaonique
fit de Moïse qu'elle adopta
un Dauphin qui se retourna.
Ulysse désapprit à consevoir
l'anonymat comme la somme
des hostilités coalisées
contre sa musique intérieure
et il chercha à apercevoir
par quelle unité cachée résonne
la somme réalisée
des archétypes antérieurs,
des points d'accord bien disposés
dans le vaste champ du bonheur.
Il ne laissa pas "je lui tant échapper
qu'il ne se promît d'atteindre par lui la neutralité
au moyen des points d'accord en lui dégagés des points aveugles,
de sorte qu'ils ne pussent mener son "moi"
jusqu'à à l'"imbécillité" de l'"on",
mais dussent mener le pronom commun
à récipicence du "soi".
A son exemple, ne déroule pas
ton pied qu'il ne se fasse entendre,
comme celui d'un enfant galocheur.
Comme à Géricho, annonce que tu vas me prendre et,
après avoir fait le tour de ma taille,
détrône les harangueurs
qui disent ce qui ne ressemble pas
à ce que pensent les taxis.
Lorsque tu auras commis ce crime de lèse-majesté,
assieds-toi, je vais te servir,
et il ne tiendra qu'à toi d'avoir des hôtes entre mes murs
grisonnants dont, si tu m'en fais la requête,
j'irai parler au teinturier
en te faisant naître coiffé :
"le roi, c'est toi,
l'Etat, c'est moi,
silence, on tourne
Providence !"
Et j'attirerai à moi
la lumière de ton courage,
et j'aurai à nouveau l'avenir devant moi,
de ce que tu m'auras repeinte et dépenaillée,
et je serai de nouveau le centre de gravité
de l'Europe et de l'Aufklärung
décartographiée,
décartésianisée.
Fixe sur moi ton voyage et ton but.
Mais, si tu ne veux pas commettre ce crime de me prendre,
si tu ne parviens pas à ouvrir la bouche et avec moi prendre langue,
si tu te laisses arrêter parce qu'aux arrêtes de mes trottoirs,
il y a ces restes de mon crachin,
J'ACCUSE que tu ne prends cet air dégoûté
que parce que tu ne veux pas tenir le crachoir.
Il faut savoir ce que l'on veut.
Nul n'est muet
que parce qu'il est sourd,
cela ne se voit pas,
un homme qui n'a pas de voix.
Il n'y a pas de cérumen plus indébouchonnable
que le scotch dont la maîtresse d'école
t'a entouré la bouche depuis la maternelle.
Toi seul peux décoller, je t'ai donné les ailes.
Mais, si tu ne veux pas être roi,
non seulement (Roissy, Charles de Gaulle !)
je ne puis plus rien pour toi,
mais prends garde, escrime-toi, exprime-toi
après m'avoir entreprise,
ou je vais demander à Ionesco
de t'enterrer avec sa "CANTATRICE CHAUVE"
au caveau de la Huchette
où ça fait soixante ans qu'on laj oue.
On y "croit parce que c'est absurde",
comme dans ces façons de penser de Tertullien ([xv])
qui ne manquent à ce point d'envergure
que pour leur obstination à refuser
d'être visionnaires...
On n'est plus antifasciste
que par crainte du prophétisme )[xvi])
sans lequel tout autorité
perd le sens
et à quoi bon déplorer
la perte du sens de l'autorité
si on a "tué les prophètes"... ([xvii])
III RUE DE DIEU
- Si j'te suis bien, nul n'est quelqu'un,
Personne n'est nul, nul n'est personne.
Ulysse a eu le mot suprême :
Personne est empiriquement
- Ulysse en a semé la graine -
le pronom habité seulement
- N'en concevons pas de migraine -
par le "minimum vital" du néant
qui déplacerait tout de même,
fût-ce d'un iota, infimement,
quelques quantas spirituels.
Personne est misérablement
- Ulysse traînait son coeur fidèle -
la somme première des nullités
qui, par quel mystère pénultième,
associées, mettent en mouvement
- ô mystère de la quotité -
le néant, cap sur l'unité !
Personne est apophatiquement, ([xviii])
dans la négation surmontée,
le pronom indéfiniment
remis à "quelqu"'indésigné,
rémission vraisemblablement
qui rend "Personne" déterminé
à tenir perméablement
pour l'indéfinition prophétique
qui rend Personne définitivement
au "tour des questions" allergique,
l'Indéfinition pronommant
la divinité magnétique,
qui s'absente pathétiquement,
dès que devient emblématique
le désir incorrigiblement
de la figer, idolâtrique,
effigie existentiellement
réductible aux patrons périodiques
qui servent modélistiquement
de beaux dessins bien symétriques
qu'il n'y a qu'à suivre posément
pour, au point de croix pique-pique,
coudre les vêtements des desservants
sacerdotaux, coureurs épiques, ([xix])
qui s'en vont dogmatiquement
prévenir les dérives anarchiques
des spirituels qui, boîteusement,
font leur salut à prix modique,
et consacrer sélectivement
les palmes académiques
des canards pas volages, ni marrants,
volailles au rituel méthodique.
Personne est inlassablement
la fuite loin de tous ces cols chiques
de dieu Qui souverainement,
veut échapper à la métrique.
Personne est indistinctement,
comme de la fuite le partitif,
l'unilatéral consentement
à l'expropriation de l'Infini
qui, préempté, consciencieusement
(ce qui n'est pas impératif),
se dérobe à Dieu Qui, Simplement,
reçoit cet "indéfinitif"
pour, de "Personne" insensiblement,
passer à "Quelque" sans qu'abusif
usage on puisse impunément
faire de cet Elan Positif ([xx])
par lequel Dieu, incontinent,
entre dans le jeu corrélatif
des relations qui, humainement,
réclamaient un point perceptif
où s'appuyer levièrement
pour rendre quelque peu captif
le signifiant se débinant,
l'Incessible qui se rebiffe.
Nul n'est personne, personne n'est Nul,
Ulysse posa ce téhorème
d'insularité dans la bulle
des bandes dessinées d'Angoulême.
Mais, si Personne est le premier
ensemble de zéros qui défient
les lois quantitatives pour solfier,
associés, l'unité qui fuit,
Dieu, Qui Est ce mouvement même,
est moins Quelqu'un qu'Il n'Est personne,
au sens que les scribes eux-mêmes
au Nom sans nom de Dieu hasardent,
à savoir que Dieu n'est pas "bien Sûr",
mais l'Equinoxe du "Peut-être", ([xxi])
ou encore que, dans la nature,
indifférenciation catégorielle de l'Etre amoral, ([xxii])
loin que Dieu bâtisse les murs
et se Confonde, tant qu'à Etre,
avec telle ville et ses morsures ([xxiii])
dans la compilation de l'être,
Dieu est la somme des points d'accords, ([xxiv])
ce qui, pour nos manières de connaître,
revient à dire en nos mots morts,
que Dieu a Suprêmement Atteint
le point de Neutralité, ([xxv])
ce qui serait, oh ! j'en conviens,
moins négativement formulé
si l'on disait : "Dieu a atteint
le point de l'Objectivité."
D'objectivation, je veux bien,
si Dieu n'est pas Pris pour objet,
car Dieu nous a objectivés,
mais nous sort d'objectalité,
C'est pas LUi qui nous sujétionne : ([xxvi])
Il nous précède et nous cautionne
quand nous allons de par la ville,
vendeur de journaux ambulants
(la presse prétend avoir le droit
de seule ne pas être objective
en nous informant, ça va d'soi !),
quêtant la subjectivité
pour les personnes que nous sommes. ([xxvii])
Dieu est moins Quelqu'un que personne
et la somme de toutes les idées
qu'on pourrait pourtant rencontrer,
non en rien, mais bien en personnes.
Si bien que Dieu est une Idée
aussi bien qu'Il Est une Personne
et pourtant il n'est pas Quelqu'un,
mieux vaudrait dire quelquechose. ([xxviii])
quand d'aventure, on en vient,
par ce que la question se pose,
à s'interroger, il convient
bien mieux à la nature des choses
de demander, non : "Qui est Dieu ?",
ni : "Qu'est-ce que Dieu ?" ([xxix]) mais : "Où Est-Il ?" (
De demander quel est Son Lieu,
bien plutôt que "Quel est Son NOm."
Son vrai lieu est dans la nature
qui n'est pas cette somme de règnes
séparée, car Dieu Est Pur
des idées de Dieu qui enseignent
que Son Langage est Surnature,
aux confins des dualités
et des oeuvres qui se font face :
la nature doit se comprendre
comme la somme des points d'accords
surmontant les points aveugles.
C'est ici ([xxx]) qu'a Dieu son lieu
et non dans la ville trouble-mort.
C'est Ici que Règne Dieu :
dans la somme des points d'accord,
comme ultime raison de tous ceux
qui ont raison et qui, pour lors,
ne doivent pas dire que la raison
de ceux qui gueulent le plus fort,
qui font pression sur la saison
en accessoirisant le décor,
que cette raison des plus en vogue
est la meilleure vague de fond.
Passe encore qu'ils fassent la mode,
ça sert-il de révélation ?
Admettons qu'ils seraient la bogue
et que moi, je sois le marron :
Dieu ne veut pas être le dogue,
mais la pipe creusée dans mon tronc.
Ils manient les styles et les codes,
mais Dieu préfère être marron !
Paris, me fais pas ces yeux rogues,
Paris, me fais pas ces yeux ronds ;
Bertrand, indique ([xxxi]) mon églogue,
Parisiens, ensemble, fumons !
Dieu, marronnier de mon errance,
me rattrape sur tous les tons,
poursuit sans répit ma souffrance,
est mon sujet sur tous les fonds,
mon tourment pour que je ne manque
plus de la sécure "confiance
en moi" qui ne sois plus sujet d'angoisse.
"Dieu me garde" pour que point ne me tourmente
à la manière de Kierkegard. ([xxxii])
Il me tire les marrons du feu
et m'abonde pour que je m'abandonne.
"de Paris à Jérusalem", ([xxxiii])
il détourne tous mes voyages,
me donant une âme pour harem,
un Chateaubriand pour corsage. ([xxxiv])
Corne de brume, avec ma dague,
avec mes vers de mirliton,
avec ma gueule de Lacordère
faisant vibrer tout Notre-Dame,
j'ai aussi fait tomber de l'arbre...
Vous rappeliez-vous les marons ?
Peut-être en suis-je un, qui ne nargue
personne en cette saison qui pleure
en semant des feuilles tapies, sages,
simples, composées, sait-on ?
comme, de moi, tombent trop de pages
si composites, se plaint-on ;
mais sont-elles simples ou composées,
les feuilles qui tombent des maronniers ? ([xxxv])
Les marronniers de vos journaux
sauraient-ils pas se faire intimes
comme y aurait un créneau pour moi
à être "un arbre dans la ville" ? ([xxxvi])
A vrai dire, j'suis pas malheureux,
soit que je sois tombé de haut, ([xxxvii])
soit que de moi provînt l'image,
car j'aurais voulu être page, ([xxxviii])
et l'arbre est l'Energie de Dieu
qui est bonne pour toi, ma ville sainte.
Ondoie-t-en, tu en seras mieux
qu'où tour Heifelle la bande FM,
si, sous ses branches, tu viens un peu
arrêter de compter tes taches
et de consumer les aveux
des tendres qui veulent pas être vils,
t'étendre, caresser les cheveux
de ces exilés sans malice
qui ne t'aiment pas parce que
tu serais le palais des délices :
les doux qu'on croise sous tes cieux,
quand se plisse leur front timide, disent
qu'il vaut mieux traverser la Seine en vedette
que se mettre en scène en vedette américaine.
Paris, les liens, je les dénoue,
de ma cavale prisonnière.
Dieu, sous l'Arbre, m'attend, je vais
m'abîmer en verte prière.
Paris, je compte sur le soutien
de tes apprêts, avant-premières.
Ne m'enterre pas, "le temps est loin", ([xxxix])
il faut remettre le couvert.
J'étais venu, il t'en souvient,
casser tes murs de mon heaume,
m'adouber de liquider tes biens,
bien équidé, tournoyant Nickel crôme.
J'avais oublié en chemin
de faire du foin, toi, fais des hommes !
Ne m'imite pas, "j'ai pas assez aimé la guerre
et les bâtiments", ([xl]) home suit home !
Il y eut un temps, tu le sais bien,
où les villes avaient leur forum.
Prends la tête, cela t'irait bien
(la tête aussi, elle se dit "home"),
de ton peuple qui voudrait bien
occuper un peu le podium
parce que l'opinion, c'est pas rien ([xli])
et que la capitale, le "home", ([xlii])
c'est la "maison première" ([xliii] où, tiens !
Dieu, pour écrire, a pris voix d'homme.
Et, puisque tu veux plus, j'imagine,
que tes sociétés anonymes
soient plus jamais impitoyables,
invite chacun à ta table,
réhabilite "la pitié",
elle est "naturelle", tu sais ? ([xliv])
NOTES :
[i] (d'être mis en procès ne fait pas "LES EMBARRAS DE PARIS" dont parlait Boileau pour lequel pasticher, nous est venu ce titre.)
[ii](J'ai conçu ces notes comme le développement des soubassements poétiques et mystiques qui condensent ce "pari-poème". Il n'y a rien d'original en soi à ce que ces notes forment un sous-texte. Mais j'ai pris plus de peine à les rédiger que de plaisir à "improviser le poème", de sorte que celui-ci n'occupe que le second plan de l'écriture, même si cela devait m'attirer la critique que, manquant à donner la primeur à "LA CONSCIENCE POETIQUE", c'est immanquablement que je ne suis pas poète. Et alors, doit-on l'être ? Qu'est-ce qui nous force ? S'il y a une fébrilité qui court dans le poème et que ne reproduisent pas les notes, mon souhait est que ce soit la position de l'image qui captive le lecteur plutôt que la profusion des choses imaginées, qui perdent le fil du texte parce que celui en qui la photographi a trouvé origine a précisément perdu toute imagination. Pourquoi dans ce cas ne pas placer plus simplement l'auteur dans la position de l'observateur ? Parce que l'observateur est doté d'une faculté narrative qui n'a pas de quoi apaiser son "complexe romanesque", la seule narration, sinon possible depuis que le "nouveau roman" nous a pour longtemps culpabilisés de "raconter des histoires", du moins à ma portée - puisque, derrière ce mot d'"Auteur", il ne faut point me cacher plus longtemps - étant la chronique. Mais je ne déteste pas cette situation dans laquelle je dois rendre une sous-conversation où je parle avec les murs. Ma maison ou ma ville natale m'ont souvent servi d'interlocuteurs, avec lesquels j'avais des rendez-vous quotidiens et qui avaient l'avantage de penser presque toujours comme moi. de là, on peut me cingler de cette ironie accablante, dont j'ai certes bien tressé les lanières du fouet, que les murs ne sont jamais que l'instance cellulaire du "moi impassué" qui me sert d'alibi pour vivre à l'abri des regards, puisque Dehors n'est que la poubelle où j'expectore mmon mal-être. Une invention poétique a nécessairement moins de logique qu'un univers mental ne répète obstinément la sienne, dans laquelle ces notes ne voudraient qu'introduire volontiers ceux qui aimeraient m'y suivre.
Pascal a entrepris de faire de ses "PENSEES", sur l'ordre desquelles les universitaires pourront continuer de se disputer pendant des siècles, une "APOLOGIE DE LA RELIGION CHRETIENNE". Plus immodestement bien que je n'aie pas la hauteur de vue de Pascal qui dirigeait la sienne hors de soi, j'ai entrepris de rédiger une "APOLOGIE DE MON" propre "UNIVERS MENTAL", dont le caractère apologétique ne poursuit aucune logique de conviction, mais, comme j'ai dit, un désir d'introduction. Aucun apologète n'a d'ailleurs jamais tellement tenu à convaincre : Bernadete Soubirous a eu un mot définitif à ce sujet. cette "APOLOGIE" dans son plein développement est en formation dans quelqu'autre de mes écrits, mais en formation si lente que, m'en impatientant, je l'ai réduite dans ces notes en une miniature qui n'en est, j'espère, pas une caricature.
La question de savoir pourquoi c'est Paris qui a fait surgir ce modèle réduit, pourquoi il est prétendu dans le texte qui suit que c'est Paris qui m'apprend à naître et pourquoi, non à proprement parler c'est la ville qui me fait revenir à la Foi, mais c'est son désert relationnel qui m'amène à "danser avec l'Idée de Dieu", me reste un mystère à moi-même. Je sais de quel arrière-plan de pensées réfléchies et d'abcès passionnels ma Foi est faite : le chemin qui m'a amené à faire de ma ville une de mes voix est inconnu de moi, c'est le "mystère poétique" de ce dialogue singulier dont je n'ai pas la clef et ne puis rendre raison. La seule façon dont je pourrais sortir de l'épaissir serait d'avouer que, tôt ou tard, je suis toujours ramené à Dieu. Je suis ramené à Lui parce qu'il n'y a presque rien qui m'intéresse au-delà et plus personne, en outre, hormis ma compagne, que je fréquente assez régulièrement pour m'En détourner. J'Y sui ramené, dans mon autisme religieux, parce qu'IL N'Y A PERSONNE, finis-je par croire, dans tous les sens possibles qu'on voudra bien donner à cette expression : au choix, "le ciel est vide" ou bien "il faut rester seul avec LE SEUL", faire abstraction des "créatures", moi que la vie des autres intéresse tant, suivre à mon corps défendant cette maxime qu'une piété un peur ancie et oublieuse de l'enchaînement équilibré des trois amours a longtemps préconisée. Je me retire du monde parce que j'en viens à croire qu'il n'y a personne dedans, et je choisis la solution de facilité de revenir à Dieu sans me retourner vers LUi parce que je ne peux communiquer à personne le caractère torrentueux du tourment qui obsède ma foi et fait ma joie, et qui me fait suivre le cours de ma vie en croyant obéir aux fluctuations du monde, en croyant percevoir d'où vient le monde et où il va, je ne lésine pas, bien que peu de ceux qui me lisent puissent supposer sérieusement que je vis dans le sens du monde, parce que je ne sais pas dessiner l'oscillation qui se déverse entre la source et le terme :
"Tu sais pas dessiner, NathalieRihouet", se moquaient des enfants au cours d'une émission "DESSINER, C'EST GAGNé" junior. Or, comme mon prénom préféré et Nathalie et que c'est aussi le prénom de mon amie, j'ai pris cela pour moi, surtout que claire Boucher, ma première fiancée à l'époque où j'en avais sept, me disait dès l'école maternelle, quand la maîtresse nous demandait de dessiner, que, sous prétexte que je ne voyais pas, je ne faisais que du gribouillage. ainsi, par ces prises de bec puériles et mimétiques, nous amusions-nous à singer les disputes de nos parents. Pas facile de rendre "LA METEO DE L'AME" comme un de mes amis le fait, qui tient un journal intime à partir du temps qu'il fait, en donnant pour seules indications certaines les températures extérieures relevées trois fois par jour et en se fiant davantage au thermomètre qu'à ses propres états d'âme qui collent au temps ou s'embrument, avec ou sans l'aide de la pluie. et il garde plus fidèlement aussi la mémoire des températures qu'il a fait n'importe quel jour, qu'on peut lui demander à plusieurs années de distance, qu'il ne conserve le souvenir de ses états d'âme au jour dit, lesquels pourtant sont "affinés" de correspondre avec le ciel et d'être subordonnés à ses manifestations sans le secours artificieux du grossier romanesque qui fait coïncider les états mentaux avec les couleurs du ciel et qui consiste par exemple, pour peindre un amour dans la tempête, à faire s'affronter les amants en discorde aux rigueurs des intempéries se déchaînant.
Dans l'illusion où je maintiens que je sais où va le monde, je me discrédite en ne faisant que pousser d'éternels premiers cris et commettre à jamais un "poème de jeunesse" où certains verraient un "péché". si je ne puis sauter l'obstacle par la maturité qui est le pays où je n'arrive jamais, c'est que de savoir où va le monde ne m'a pas appris à naître. dieu me facilite la sortie de crise, mais cela n'est pas de nature à actualiser ma présence au monde dont j'aime à penser que je n'y ferais qu'un passage brassant l'air et un "vacarme inutile" si je jouais des coudes pour m'y frayer une place. J'avance dans la "DIFFICULTE DE NAITRE", incapable de devenir un homme. Moi qui m'insinue pathétiquement en rampant sur la trace velue de ceux qui marchent, Dieu, me voyant aux prises, sur l'écorce terrestre, avec des préoccupations de survie si reptiliennes (la reptation cérébrale est peut-être une des voies de l'"enfance spirituelle" inaperçue de Sainte-Thérèse de Lisieux), ne me maudit pas, je ne crois pas, come le serpent de la genèse, mais me laisse téter à Sa Mamelle en déclinant à ma manière et en Attendant, pour Dieu, le "mieux" de ma conversion consolidée ou de ma libération consommée par une connaissance de moi-même qui débloquât jusqu'aux schémas répétitifs dans lesquels je m'enferre comme tout le monde est gangrenné que sa vie parte en vrille et engrenages.
"L'enfer, c'est l'engrenage", aimé-je à dire. Là contre, ma manière de croire en la vertu performative du Verbe par Qui le monde est, de la parole agissante ou de la pensée créatrice serait de m'écrier :
"Je me connais, donc je sors."
Les "thérapies" alléchantes de nos sociétés cliniciennes attirent par cette promesse de sortir de blocages aprè qu'on l'aura énoncés, mais le miracle de l'énonciation n'a pas lieu à tous les coups. Poser les problèmes ne les résout pas et ce serait trop facile qu'il suffisît de se connaître pour changer, que connaissance et guérison se confondissent. René Char nous a prévenus, "la lucidité" n'"est" que "la blessure la plus rapprochée du soleil". voir ne fait pas vivre, mais voici tout de même un aperçu de l'oscillation qui ne s'écoule pas comme un sablier, mais se déverse entre la source et le Terme en forme de chassé-croisé du sens et du cours :
1. Le cours a un sens.
2. Le cours interjette appel de sens.
3. Le sens se jette dans le cours pour trouver le sens de l'humour, c'est le sens de son "appel de cours".
4. Interjeté dans le cours, le sens cachalot, le sens enseveli chante comme une baleine dans le ventre du parapluie. le champ du silence est une épreuve d'amour dont ce chant du sens est la preuve audible dans l'Omis des chants du cygne où il mollit.
5. Le cours se jette dans l'océan d'où viennent les saumons, qui retournent mourir où ils sont nés. Le sens remonte le cours.
C'est ici que la source et le terme se confondent dans la mer où, "LORSQUE DIEU COMMENCA", nous avons chacun reçu moins une vie intérieure qu'une existence antérieure,
celle-ci et celle-là venant qu'on a vu l'instant de la Création
et dans ce regard, on a embrassé tout son avenir,
on a su pousser naufrage.
De là sort que la nuit est longue et que le cauchemar à l'autre racine du son est plein d'ombres qui déchirent la voûte des cieux sous la machinerie spectaculaire de l'écartèlement traumatique.
6. Dans le premier article de mon premier journal intime, article intitulé "LE FONDEMENT", j'avais écrit que je ne voulais pas "être un bateau sur la mer des choses". comme j'ai égaré ce journal, on peut dire que j'ai Perdu mon fondement.
7. La source ne vient pas de la mer, et pourtant les saumons y retournent bien.
Baptisés dans la mer morte, nous retournons à notre source qui serait la mer adoucie ?
La mer n'est pas notre source et n'en viendra jamais, car nous sommes moins nés dans la moiteur que dans la douceur d'une Mère que le Système a fait enfanter dans la douleur et qui nous dit, quand elle nous mit au monde, avoir connu le paradis qui, s'il provient de mort parce que la mort vient jusqu'à ce que le paradis s'ensuive, en aucun cas ne saurait Mort donner.
En le paradis de la vie donnée, la mère trouve mer d'avoir trouvé la source par où elle devient source.
entre la mer et la source, la différence serait locale et non focale.
8. Si j'ai perdu mon fondement au cours du jour, y a-t-il un foyer du cours qui serait "l'amour de ma maison" ?
9. si le local se résout dans le focal, les économies d'énergie ne devraient-elles pas impliquer celle de la trajectoire ?
10. "LE SILENCE DE LA MER" n'est qu'un roman de Vercors demandant résistance à "L'AMOUR MEME".
Tout corps plongé dans "le vague des passions" écume.
Je cherche mon livre de vertu parmi les détritus sémantiques, dans le silence détourné du Terme.
11. Manifestement, l'économie divine a le sens et le goût du détournement. Il est tel en effet que le sens se juge par le cours.
12. Provoqué par ce détournement, l'amour est obligé d'agir et, dans cette obligation, il se matérialise.
L'amour agissant se découvre transitif et le sens, plus transitoire que le cours d'eau.
Le sens, analyse intransitive, demande une synthèse seconde.
La non économie de la trajectoire n'a visé que l'exercice du glissement transitif de l'amour tel qu'il se découvre l'attribut d'une volonté : l'amour que sa matérialisation réalise.
La réalisation de l'amour s'exerce dans cet autre détournement du jugement qu'alors que le cours juge du sens, le sens ne juge pas du cours, le sens ne se veut faire Cour, mais est jugé d'après le cours, quelquefois on dit sur l'amour.
Le vent emporte le sens dans l'ignorance d'où il va
et le cours peut ne pas croire au sens
et ne pas croire en la croissance
qui est pourtant l'essence du cours,
ce reniement du sens est précédé par le jugement de croyance du sens au cour,
et c'est même tout ce que finit par croire le sens emporté par le vent :
le sens croit au "sens du vent", sur lequel court un livre où "le Roi des Juifs" le décrit comme condition de renaissance (à l'émerveillement de Marguerite duras),
le sens,
celui-là même que le cours croyait avoir chassé à courre.
Je vais chasser ma renaissance. Pour la trouver, l'acquittement que je prononce de la ville et du monde est-il nécessaire ? Certainement, mais il est lui-même un faux titre : bien sûr que Paris n'y est pour rien, n'y a jamais été pour rien à ma non émergence. D'ailleurs, "La ville" n'est, ni le lieu des tentations insurmontables, ni celle qui doit se donner à notre émergence tandis que nous aurions fait l'économie de la geste et de l'"à nous deux, Paris" des arrivistes, si du moins nous ne sommes pas assez libéraux, je veux dire assez généreux pour ne pas manquer de savoir-exister en secret. acquitter la ville n'est, ni le vrai titre, ni la vraie raison d'être de ce poème qui n'en est pas tout à fait un. Il remportera le pari qu'il n'a pas misé s'il présente quelques pistes crédibles pour nous apprendre à naître et nous extraire de l'anonymat dans lequel nous enferme les "sociétés impitoyables" auxquelles nous avons part et qui ont négativisé jusqu'aux prémisses de l'hominisation qu'étaient des sentiments aussi émotionnants que "la pitié naturelle", dont Rousseau faisait le ressort du désir de passer de "l'état de nature" à "l'état de société". La pitié n'est plus aimée par nos moralistes postexistentialistes à qui il ne suffit pas d'être nés pour être au monde. "Naître au monde" commande un autre "travail de naître", il y a une "seconde naissance" à la mondanité par rapport à laquelle la véritable conversion ne serait que la troisième. Intimiser le politique pour ne pas nous en intimider et, réversiblement, "extimiser", pour reprendre le néologisme forgé par Michel Tournier, "extimiser le naturisme" de nos personnalités, le besoin d'exhibitionnisme actuel ne recouvrant que l'espérance, après le paradis perdu, de pouvoir le retrouver en ce monde, c'est-à-dire de pouvoir faire l'amour avec un "corps glorieux" de ne pas avoir à connaître la pudeur et la honte et de ne point compter de parties indécentes. Ainsi, vais-je me déshabiller devant vous et il se pourrait bien que vous assistiez à ma naissance mondaine, mais il va falloir en passer par l'"APOLOGIE DE MON UNIVERS MENTAL", par l'autisme de ma Foi, par mon repli sur "LE SOI", par cet envahissement de la troisième personne qui va me raidir et vous refroidir, quelquefois vous soustraire à mon extraction, mais qui, si je compte bien et que vous soyez, à ma différence, de ceux dont le précipité dans le monde en fait l'opinion tandis que je ne sui jamais à son diapason, pourra remettre en musique votre partition de l'intime. je ne veux pas dire que je poursuive que, pour me laisser vibrer et vivre, vous dussiez vous rendre absents et impersonnels ; ne voyez en moi aucun dépit de l'être si longtemps resté et d'avoir cru tant manquer d'intérêt que, lorsque je me trouvais accoudé au zinc de n'importe quel rade, je me demandais comment je pouvais bien me trouver là étant donné que je ne voyais pas ce qu'on pouvait bien me trouver. Or je sais que "la troisième personne", celle que vous pourriez bien trouver en tiers de tous mes écrits, en tiers, non en Vis-à-vis regrettablement, et en transit pour que je passe de l'écriture à l'ostension ; celle que vous pourriez croire l'Impersonnelle et qui, en réalité, pourrait bien être l'Esprit-Saint ; que peut-être, vous rencontrerez en partie en vous laissant couler dans l'autisme de ma Foi : je sais que ce faux impersonnel-là, qui est l'Esprit qui porte l'Improvisation, fait la musique et le lit de tout fleuve de vit, et je pourrais vous en donner le goût moins la saveur, pour m'être si longtemps tapi dans ces affres désespérément solitaires, délirantes d'emphase et débitant du lyrisme orphique et morbide, non que mon baroque personnel n'épuise à lui seul tout l'"esprit de la musique", il s'en faut : mais je suis l'exemple de quelqu'unqu'a voulu favoriser l'attraction céleste et qui l'a laissée s'abattr sur la terre où vibrent en mal de son les effrois des premieères harmoniques. Si nous ramassons de concert ces rythmes primitifs, tonnants d'avoir trébuché, et cette attraction céleste abattue, leur chute sera génératrice et je vous ferai trouver "le son générateur", et nous ferons remonter le ciel jusqu'à l'eau qui rendra de nouveau nos yeux capables de pleurer et qui, nous restituant ce don des larmes, nous placera à l'exacte intersection de l'Intuition de la Musique et de son déploiement, où l'Inouï s'épanouit de se faire entendre, car la musique est sensible à cette joie trahie par la liquéfaction de tout instinct de mort que le ciel liquide. Par qui la musique s'étant une fois donnée, peut enfin se faire percevoir, est ouvert le cycle de son acheminement et la musique est sensible à cette joie du ciel qui devient eau, car la musique n'a jamais rien voulu que liquéfier le ciel sans jamais poursuivre la finalité du pleur. La musique a voulu liquéfier le ciel pour qu'en pleure la mort une bonne fois supurée. Oui, "la musique est sensible à cette joie" : ce pourrait être une de ses définitions. Si je ne parvenais qu'à vous mettre en musique autant que j'ai le ciel abattu de moi, j'aurais racheté ma vie et, de là, je serais né, et pourrais vous convier à célébrer ma naissance, la naissance que je Lui, que je vous devrais, vous étant situés à l'intersection où je me produis et où, m'entendant, vous ne voulez pas me reproduire, mais vous faire entendre de moi, mais me faire entendre une autre musique, votre musique.)
[iii](qui n'est pas celle de russie. "Paris brûle-t-il" de voir ses habitants "y mourir de plaisir" ou en partir évanouis ? "Paris brûle-t-il" de rester l'une des villes les plus fréquentées au monde et les moins souriantes aux touristes, à qui les Parisiens crachent à la gueule en les débectant de leur soupir au "sandwich parisien", ce bon vieux soupir Camembert dans l'exhalaison duquel est en train de crever la vieille Europe... Vous vous promenez en Amérique, tout le monde vous dit :
"High", vous tombe dans les bras et vous donne son prénom.
Vous arrivez à Paris en rêvant de tomber les parisiennes : tout le monde vous envoie dans les bronches ce relent de rat d'égout et de raz le bol, à l'étonnement qui reste complet de ceux qui croyaient dans le "franch paradoxe" et les vertus euphoriques de l'art de vivre à la française. "Paris brûle-t-il" de démentir qu'il est l'Eldorado promis où continuent d'affluer à deux vitesses riches visiteurs à devises et demandeurs du droit d'asile qui ne ssont, pour ces derniers - xénophobie, quand tu nous tiens ! -, ni accueillis, ni ostracisés, mais qui pousseront là au petit bonheur du système D, victimes des "marchands de sommeil" avec le soutien moral de la démagogie, interdits de travail et de faire les voyous... Ce seul aveu qu'il n'est pas le paradis semble coûter à Paris et mettre son prévôt des marchands en feu, mais paris n'a jamais brûlé au 19ème siècle d'être un incinérateur de cadavres essorés par des idées dont, même de celles-là, son tambour est devenu sec, car Paris a bien lavé son linge sale, mais il n'y a plus de famille, il n'y a plus de lessiveuse et des lavomatiques à peine. Aujourd'hui, pour faire des expériences, des parents suffoquant de misère morale, de ceux dont les nouveaux bienpensants estiment qu'ils ne devraient pas avoir d'enfants ou qu'on devrait leur supprimer les allocations familiales pour faire d'une misère, deux maux, mettent quelquefois leurs marmots dans les tambours des laveries. Ainsi meurent les nouveaux "ENFANTS AU TAMBOUR" dans un Paris lessivé. Ce n'est certes plus à Paris que vous trouverez des enfants-soldats, car Paris en a soupé d'être la capitale de la "mère des arts, des armes et des lois...")
[iv](Référence à "notre Cannecannecannecannebière", chanson très célèbre de Vincent Scoto dont je cite peut-être le titre un peu trop librement !)
[v](POur ne pas dire :
"Fais le prophète !",
cri dont les foules accablèrent Jésus pendant son crucifiement.
Les artères des villes sont pleines de gens prêts, après ne s'être pas éloignés pour laisser passer les secours sur les lieux de l'accident qu'ils squattent pour sustenter leur goût du sang sans penser que les accidents comme "le bonheur, ça n'arrive pas qu'aux autres" (ainsi que le claironnait naguère le slogan du loto), à tirer sur les ambulances.)
[vi](comme les invités d'honneur des "GROSSES TETES !"
[vii]( "Vivre, c'est choisir", mais "Tout choix implique le massacre de ce qu'on n'a pas choisi" (Jacques Dupin) - "choix ne recouvrant pas qu'en cela, on soit libre -" (Thierry Trani).
[viii](Epistémè : terme forgé par Michel Foucault pour désigner l'ambiance idéologique dans laquelle se déploient dans le non-dit les thématiques du moment.)
[ix](Comme ses habitants de tous les âges, nous ne savons pas que nous vivons dans la caverne ; quant au Conditionnement, il manipule nos habitudes et nos mentalités avec plus d'efficacité qu'une secte. Une religion, c'est peut-être une secte qui a réussi ; en attendant, comme nous n'avons plus de religion, une secte, c'est le conditionnement d'une minorité. La religion se posait à côté des sectes avec la raillerie et la réprobation de sa puissance ; mais le conditionnement, dans la mesure même où il ne peut exister qu'en étant la religion sans religion de la majorité qui ne pense pas ou ne sait plus à quoi elle pense, ne saurait tolérer de conditionnement minoritaire. A partir de quand le conditionnement devient-il totalitaire, mais surtout à partir de quand la religion, cette fine pointe de la conscience, peut-elle dénoncer le conditionnement ? La religion n'a pas dénoncé farouchement la barbarie diabolique du national socialisme pendant qu'elle était en place ; elle s'est montrée plus en pointe à vilipender le diabolisme intentionnel qu'aurait été le communisme , et on n'a pas pardonné à Pi XII d'avoir tant parlé contre le communisme depuis le "monde libre" et de s'être montré relativement silencieux à l'contre son silence relatif à dénoncer le nazisme depuis un Etat - puisque le Vatican est enchâssé dans la Rome italienne - qui avait fait alliance avec cette barbarie-là. Surtout, on ne lui a pas pardonné de ne pas avoir fait de l'intention un critère certain du diabolisme, grâce à quoi le communisme aurait échappé à l'ire papale, car peut-être n'avait-il pas en lui l'amour de Dieu ; du moins se drapait-il derrière l'"amour du prochain" pour organiser sa police politique. Le pape estima-t-il qu'une intention pouvait n'être que séductrice ou brandie seulement pour séduire ? Il n'y a pas d'"acte pur", il n'y a même pas d'"intention pure". Quant à notre propre police des moeurs, qui n'est ni politique, ni morale, qui est en-dessous de la morale ; qui n'est point barbare, mais n'aime guère prêter le flan à la critique et dénonciation, si bien que les religions n'osent guère parler contre elle ; qui est encore moins "intentionnelle", je ne dis pas par manque d'intention de faire la police, mais par manque de chefs d'accusation crédibles pour fonder les délits en jugement d'intention ; qui a eu pour résultat sur le plan "citoyen" de prendre cette qualité à revers et de la réduire en aval à "con'sommer" les produits conditionnés et en amont à "con'tribuer" à payer les contributions nécessaires à la protection des conditions dans lesquelles ces produits sont conditionnés, n'est-elle pas totalitaire à son tour, la République prenant les citoyens pour des "cons..." après avoir élu pour critère d'appartenance à elle la "vertu" et la "pureté" désormais disqualifiées ? si tel était le cas que notre "police" se trouvât dans le cas de n'être point abusivement taxée de totalitarisme, son diabolisme ne serait ni barbare, ni intentionnel, il serait nihiliste. Or "L'HOMME EST UN ANIMAL RELIGIEUX", imaginez la suite : ce totalitarisme areligieux ne saurait être remplacé que par un totalitarisme religieux, à moins que "la démocratie", non systémique cette fois, mais décisionnaire, ne l'emporte une bonne fois sur toutes ces constructions génératrices de douleur. Mais l'"utopie décisionnaire" n'en sera bientôt plus une que pour moi, tant l'anarchiste préfère se fédérer sur un fond commun de idéologiques présupposés que demander "Qui t'a fait roi ?" et tant ceux devant qui on l'expose après qu'on les a longuement écoutés se plaindre qu'ils n'aiment pas le monde au sein duquel ils se prétendent forcés de vivre, ils répondent que la décision ne les intéressent pas, que décider, c'est difficile, que "la démocratie", c'est binaire et que "le référendum", c'est tellement compliqué à organiser que c'est pour ça qu'on n'en organise pas. Quant à en inventer de nouvelles formes non binaires, comportant une multiplicité de questions et organisé à échelon plus large que celui d'un pays, ils disent que ce n'est pas permis et qu'on ne saurait transgresser si puissant interdit aunom de la "créativité" inventive et "innovatrice", là où tous les autres n'ont-ils pas été levés par "L'IMAGINATION AU POUVOIR" qui s'est certes déployée pour réaliser de belles maquettes, de beaux "modèles" et pour vous empaqueter et cnditionner les produits maquettés et marquetés de son logo avec telle ingéniosité que rien que leur emballage vous emballe... ? Il fut un temps où "la religion" fut "l'opium du peuple" ; aujourd'hui, plus besoin de drogue : le conditionnement par la consommation, c'est la drague des individus-foules.)
[x]Si l'on s'est pris de cette fougue à vitupérer "l'économie libérale" qui "marchandise" nos plus beaux sentiments (nous qui, rappelons-le, sommes des "foules sentimentales"), ce n'est pas en haine de "léconomie", c'est en haine de la liberté.
[xi](où le silence est l'arme absolue contre l'adversaire le plus regimbard à qui ne pas répondre est réputé la bonne attitude, puisqu'ele évite les conflits. Ce "silence" qui "est d'or" est opposé par les tenants de "LA SOCIETE OUVERTE" à ceux de "la société close" qui, paradoxalement, parce qu'ils se tapent la tête contre les "murs du silence", sont d'une invention verbale à faire pâlir les taciturnes qui leur opposent, pour ne pas s'avouer vaincus, que leur insignifiance minimaliste est raisonnée puisque le règne de la signification est mort.)
[xii](Je suis plutôt interloqué par le bouleversement d'optique qui, dans notre sémantique, a transformé la "transparence" en invisibilité)
[xiii](comme Beethoven dont la surdité fut le drame de sa vie, mais qui ocmposa ses plus grands chefs d'oeuvre lorsqu'il l'eut atteinte. Dans son sillage, un de mes amis redoute de devenir sourd ; et, quand on lui objecte qu'il n'a jamais entendu si bien, car il suit les conversations comme jamais, il se récrie qu'on se trompe, y mettant une conviction innacoutumée chez lui qui a renoncé à se défendre, par où l'on voit qu'il est attiré par ce qu'il redoute. Par suite il n'est pas sans ajouter que le musicien qu'il est espère, si cette épreuve ne lui est pas épargnée, que du moins, elle lui donne comme à Beethoven l'occasion de trouver enfin son style...
"La mélodie ? Le chromatisme ? La remix ?")
[xiv](Pour cette école de pensée, la tendance à "sauver" est u des dérivatifs par lequel on se sauve de ne pas se connaître assez pour imposer son schéma personnel.)
[xv](Tertullien est l'auteur de cette formule d'apologétique ou défense et illustration de la Foi tandis que Ionesco a noblement illustré ce genre né avec la fin de la guerre qu'est "le théâtre de l'absurde". La Foi n'est évidemment pas une absurdité ; mais, si j'osais opposer une formule à celle qu'a forgée l'éloquence de Tertullien, je m'écrierais :
"Je crois parce que je veux croire".
La Foi n'est évidemment pas une absurdité, mais elle ne saurait être a contrario vraiment plus qu'une esthétique. "Je crois parce que je veux" n'est même pas le cri propre, je crois parce que j'ai un certain penchant, un certain sens de la beauté qui me pousse à rejeter les hypothèses scientifiques lorsqu'elles vont à l'encontre de ma Foi.
"Je crois parce que c'est beau !"
On ne reçoit la Grâce du don de la Foi que quan don on est suffoqué par sa beauté :
"où me transportes-tu, Esprit de Foi ?
"Jusqu'à Dieu Qui est Infiniment Beau, Vrai, bon, et tout ce qu'Il Fait Est bien."
dieu n'est le Bien que quand Il fait ; mais, dans Son Essence, Il bouscule les catégories souveraines de la philosophie grecque, il les bouscule du "Bien" au "Bon".
"Mais que veus-tu de moi, Esprit de Foi ? Que je transmette ?"
Ici, je ne sais plus comment faire, car je ne sais si se transmet le sens de la beauté. N'est-il pas inné ? Tout le monde n'est pas d'accord sur tout le beau, mais beaucoup de choses belles rencontrent beaucoup d'accord. Toutes les choses beles rencontrent d'ailleurs de l'acord, mais jamais toutes en même temps et chez tous. La Foi n'est donc pas déductible du sens de la beauté générale. La Foi ne saurait être défendue, car, si elle est sur la défensive, on ne la trouvera pas aimable ; elle ne saurait être annoncée comme une expérience parce qu'une expérience ne se transmet qu'à qui l'a en partie faite et un témoignage ne trouve écho qu'en celui qui l'énonce, tous les échos qui suivent venant de l'éloquence. si la Foi ne se défend ni ne s'annonce pas, reste pourtant cet impératif de la transmettre. Comment faire, sinon par "proclamation", cette voie de l'unanimité, cette "clamation" en lieu et place de l'Esprit Qui me sollicite et des coeurs qui ne la reçoivent pas. En vue, si je sais la chanter, qu'ils en goûtent la suavité. Mais ne me demandez pas de preuve : je crois ce que je veux croire et je le crois parce que c'est beau. Je mets ma Foi sur le théâtre des résonnances du monde, mais n'allez pas confondre ma mise en scène et mon intériorité, ni croire que, parce que c'est sur le théâtre que je parle de ma Foi au risque de monologuer et dans une incapacité quasi totale à répondre aux questions, je joue la comédie de la Foi, ou bien ma Foi est une denrée de théâtre, une vapeur d'absurdité qui donne de la valeur aux choses et des "valeurs" dans la vie. en ce qui me concerne, ce serait tout le contraire :
"Je crois parce que c'est illégal !"
IL n'y a que la religion pour confondre la Foi et la morale sans ruminer que Saint-Paul a tiré pour première conséquence de notre Foi que nous ne sommes plus sous l'emprise de la loi. La religion a tort encore de confondre "foi" et "raison" parce que, si elle était prise au mot, on lui dirait de ne s'exercer que "DANS LES LIMITES DE LA SIMPLE RAISON" et de croire en un Dieu défini à l'avenant. ah, si nos discours étaient pris aux mots, que de bêtises cela éviterait-il de nous faire dire !
[xvi](C'est selon moi la seule, mais incalculable faiblesse du livre de Primo Lévi que d'avoir déduit de l'"expérience concentrationnaire" que le pouvoir devrait désormais s'abstenir de tout prophétisme sous peine de mener le monde à quelqu'inflamation délirante, mais au risque non moins important de devenir atone, laissant ses assujettis aphones et des "sans voix" alors que, précisément, on fait un compte de leurs voix.)
[xvii](qui ne sont pas les fascistes. Les fascistes sont les "faux prophètes" des temps où ils ont régné. La différence, dans nos sociétés démocratiques, entre une société qui accepte le prophétisme et une société qui ne l'accepte pas, c'est que celle qui l'accepte accepte en même temps de distinguer le Vrai du faux et soumet cette distinction au jugement du peuple dont elle est l'émanation tandis que, dans celle qui ne l'acceptent pas, les élites qui sont seules juges ont peur à la fois des prophètes, du peuple et de la vérité.)
[xviii](La théologie apophatique est celle qui définit dieu par la négative, à partir de ce qu'Il n'est Pas.)
[xix](Un prêtre valide rencontre un prêtre unijambiste. Les deux compères conviennent de faire une course. L'unijambiste gagne et, prestement, le valide lui demande :
"Mais comment as-tu fait ? tu es sans jambes..."
"Dieu me prothèse, répond l'autre, ça sert d'os ! Et les vêtements, ça sert d'auto.")
[xx](ou élan par lequel Dieu Semble Se Poser en se Personnalisant et, à mesure qu'Il se Personnalise, aller jusqu'à devenir Quelqu'un, vulgairement parlant !)
[xxi](Selon une tradition rabbinique, la Traduction exacte de la Révélation du NOm de Dieu faite à Moïse est : "Peut-être", aussi bien en tant que Dieu épuise potentiellement tout le champ du possible - et ne l'épuise pas tant qu'Il ne s'y déploie pas totalement -, choisissant les modalités de Son etre selon la mesure du miroir que peut supporter d'être son vis-à-vis-Image ; mais "Peut-être" peut s'entendre aussi sur le plan existentiel où la Foi ne se prononce pas : Dieu peut-être Existe ou bien n'Existe pas comme peut-être, les morts ressuscitent ou bien la vie d'un individu prend fin à sa mort : mais la question de l'Existence de dieu, si elle est à la portée de celui qui la pose , n'est pas à la Taille de Dieu.)
[xxii] (1. Cette définition appliquée à la nature dépite les tentatives pourtant si touchantes et grandioses de Foi de "naturaliser la théologie" à l'exemple de Raymond Sebon pour qui je nourris une piété d'autant plus marquée qu'à sa personne, est associée celle de son traducteur : l'incernable Montaigne autour de qui, étudiant, j'ai pourtant voulu bâtir un mémoire de maîtrise où j'aurais enrôlé ce saltimbanque sceptique en un platonicien chrétien qui, c'est vrai, ayant cherché toute sa vie "la bonne mort", selon l'obsession de l'homme du Moyen Age que son "honnêteté" n'avait pu le débarrasser d'être demeuré, avait eu l'avantage d'être surpris pendant l'Elévation ; mais, après s'être perdu dans son labyrinthe intérieur d'autant plus déconcertant qu'au lieu de monologuer avec lui-même, il y introduisait des auteurs qu'il citait de mémoire et de travers et dont les histoires qui ne tenaient pas debout étant censées illustrer le sujet, en obscurcissaient plutôt la compréhension égarée qu'elles ne l'éclairaient pour y mieux voir !Montaigne a-t-il jamais rencontré l'Amour de dieu assez sensiblement pour le faire sentir ? et que l'on n'invoque pas la pudeur pour excuser ce littérateur de n'avoir pas, de propos délibéré, su rendre l'essentiel de sa supposée préocupation qui l'aurait habité d'autant plus qu'il aimait mieux n'en rien dire ! Subtile est la "marquetterie" que trame l'essayste à notre usage Cependant, quand l'Amour de Dieu nous Est Sensible jusqu'à devenir sentiment et enflammer notre snetimentalité, impossible de n'en rien render, dans le troplein nourrissier où ce transport nous fait atteindre !
2. Mais quittons MOntaigne et essayons de voir si nous ne pourrions pas tout de même "naturaliser la théologie" dans une perspective où cependant, nous aurions renoncé à analyser l'Oeuvre de Dieu comme un jeu d'ombre et de lumière. Appliquons "l'indifférenciation catégorielle de l'être" qu'est la nature, non à la nature cete fois, mais à dieu Même. Que voyons-nous ? Que ce n'est pas par perversité, mais pour ne pas avoir à entrer dans une moralisation de la nature et une éthique de l'être où Il devrait catégoriquement couper la Création en deux, le "bien" et le "mal", que Dieu a moins interdit à l'homme de goûter du fruit de "l'arbre de la connaissance du bien et du mal" qu'Il ne S'est probablement appliqué cet interdit à Lui-même, non que cette connaissance ne fût en lui à l'état potentiel : Dieu contient potentiellement toutes les connaissances sans épuiser l'être, mais en le réservant dans le champs du possible. et on peut supposer que, de même que, dans l'Acte de l'Incarnation, la Kénose divine, par laquelle Il S'est "vidé" de ses Prérogatives , a consisté à S'abandonner et S'abîmer en humanité, de même, à l'Instant Créateur, Dieu a posé un acte d'humilité d'un Ordre analogue, non seulement en se Faisant besoin, Lui qui Seul Suffit et seul Se Suffit, mais en se privant aussi de la "connaissance du bien et du mal" que nous prenons humainement pour l'Attribut le plus digne de DIeu, mais qui l'aurait obligée à relativiser Sa Création, connaissance que réveillant, l'homme contribue à attribuer négativement. "La connaissance" aurait pu être "l'amour" comme l'ont entrevu les théologiens ésotériques. Elle aurait pu l'être à l'égal de "la nudité" si "la connaissance" était restée à l'état d'intuition en Dieu comme en Sa créature. En sortant de cet état, dieu et la Création ont dû quitter l'Absolu pour entrer dans le relatif où "la connaissance" a été la première disqualifiée, bientôt suivie par "la nudité". "Connaissance" et nudité"tissaient la trame de l'"amour" qui s'est trouvé, sous la disqualification de ce qui le constituait au point le plus vibrant, vidé de sa substance, de son sens et de sa beauté.)
[xxiii](Après tout, même Jérusalem est si peu la "capitale éternelle" d'Israël, Etat et héritage, qu'avant que David ne prenne la décision d'en faire sa Cité, la ville n'était mensionnée que comme celle des gébusites, et plutôt de manière à diminuer l'importance de l'attachement avec lequel on la regardait qu'à souligner combien elle était l'objet de convoitise d'un peuple dont elle serait la Capitale de la Terre Promise. Dire que "Jérusalem" doit être regardée comme "la capitale éternelle, indéfectible et indivisible" de l'Etat et du peuple d'Israël, comme voudraient nous le faire croire les sionistes acharnés, est tout simplement un faux historique et biblique en raison de l'emploi abusif que l'on y fait de l'adjectif "éternel" ! Ce qui est vrai en revanche est qu'on ne pourra jamais régler le conflit qui oppose au Proche orient Israéliens et Palestiniens sans l'envisager du seul point de vue religieux où il se pose et trouve son arrière-plan politique. de ce point de vue donc, il se dégage que Jérusalem a acquis dans la conscience juive la première place, à ce point que c'est vers Jérusalem que les fidèles tournent spatialement leur regard et temporellement leur espérance de se rendre demain ou "l'an prochain" ; Jérusalem n'est que la deuxième ville sainte de l'Islam ; les chrétiens sont délocalisés en matière d'espérance de salut, ce qui n'empêche pas que le vatican, quitte à être une enclave, serait bien mieux domicilié à Jérusalem qu'à Rome, d'autant qu'il pourrait y faire tampon entre les comunautés belligérentes qui se disputent la jouissance de l'autorité temporelle de la Ville Sainte :
"A quand le jour où le pape habitera un deux pièces à Jérusalem ?" demandait prophétiquement Ephrahim, fondateur de la communauté nouvelle anciennement appelée du "lion de Juda" et maintenant nommée "COMMUNAUTE DES BEATITUDES".
Si Jérusalem est la ville sainte capitale pourl es Juifs ; si la Mecke la précède dans la vénération des musulmans et si elle intervient en tiers symbolique pour les chrétiens, qu'on en tire les conséquences politiques qui s'en déduisent d'elles-mêmes !)
[xxiv](J'ai bien conscience de ne reprendre ici, et en la déformant, et en la rapetissant, et en la formulant tellement moins à propos, que l'intuition de Nicolas de Cuzes, cardinal de l'Eglise romaine, intuition syncrétique s'il en fût, se présentant bien avant l'heure, au jugé de notre manière de nous prendre bien naïvement, bien narcissiquement, comme il est de toujours, pour le centre du monde occupant le climaxe des époques et des ères : l'appel au syncrétisme semble être commun à toutes les périodes où les "systèmes de choses" tombent en ébulition et sont remis en cause, ainsi qu'aiment à nommer "le monde", "un système de choses", les témoins de Jéhovah - et il faut bien reconnaître que le monde est largement remis en cause par les temps qui courent, malgré la mondialisation ou par elle - ; à toutes les époques à bout de souffle où l'on change de paradygme comme disent les intellectuels ou d'"ère" comme disent les mystiques. Serions-nous arrivés à "la fin du monde" ou au début de l'"Ere de l'Esprit" qu'envisageait Joakim de Flores ? et cela ne revient-il pas au même en fin de compte, pour autant que "le monde" n'est jamais qu'un "système de choses" en mutation, dont le sentiment finit avec le moment de notre surprise ? Je multiplie les autorités controversées : de Nicolas de Cuzes, dont l'oeuvre fut pourtant commanditée par le Vatican et qui était un "prince de l'Eglise", sans parler des témoins de Jéhovah, à Joakim de Flores qui a théorisé la succession des trois ères . Son martionisme latent le faisait se représenter l'Ere du Père comme celle de la sévérité du Premier testament ; l'Ere du fils aurait été inaugurée par l'Incarnation du christ en ce monde ; l'Ere de lesprit serait celle où l'Esprit attirerait enfin tout au Christ, dans la recherche du point de convergence de toutes les religions par où nécessairement, le Christ serait reconnu. Anticipée aussi bien par les charismatiques qui prophétisent une "nouvelle Pentecôte" que par Hegel qui voit "l'avènement de l'Esprit dans l'histoire" moins qu'il ne prédit une "fin" statique "de l'histoire", ou par "le new age" qui observe astrologiquement le passage de l'Ere du Poisson à celle du verseau, cet "Ere de l'Esprit" pourrait bien être l'ère de l'l'oralité, ère de l'Afrique, moins berceau de l'humanité que continent mis à l'honneur dans l'hégémonie successive des nations où chacune a son heure (et la Chine n'est pas près de maîtriser ce langage universel que l'Afrique possède depuis l'émergence de la "transe prophétique"). L'Ere de l'Esprit, ce pourrait être encore celle de l'inspiration, de l'improvisation, de la fin du répertoire, lequel appartenait à l'ère du verbe, de la mise en parole, de la pénible sortie de la loi non écrite par sa mise en ordre, en code et en normes, où l'on met un point d'honneur à tenir parole. Certains philosophes ont prédit que nous assisterion sau "crépuscule du langage" : n'ont-ils pas confondu "langage" et "Parole" ? La "parole" nous a exposés plus que de raison à l'analyse, voici l'heure des synthèses secondes. Mais revenons au syncrétisme : je pense qu'il est l'aspiration de toute Renaissance et peut-être sa récompense. Pourquoi toutes les religions semblent-elles s'être données le mot pour nous le présenter comme une tentation "diabolique", au mépris de ce que le "diabolique" est ce qui divise, tandis que le "syncrétique" est ce qui unifie et est la recherche du dénominateur commun, du noyau de la Foi à travers l'invariance anthropologique de la morale et la similitude des symboles et des archétypes ? Ce n'est qu'accidentellement que l'énoncé de ces continuités pourrait nous donner un descriptif non qualificatif de la "nature humaine", un descriptif puisant comme un retour aux sources, dans l'antériorité aux catégorisations paralysantes qui ont suivi le péché originel, qui a obligé Dieu à se Définir en termes duels alors qu'il se Voulait donner à Connaître et Connaître Soi-même comme "PAR-DELA LE BIEN ET LE MAL", selon l'intuition poétique de Nietzsche. Ce descriptif non qualificatif, retracé par le syncrétisme dont j'attends encore qu'on me prouve en quoi il est diabolique, puise au contraire dans les trésors de la rédemption, croit enfin en "la suppression du péché" et ose parler comme si l'on n'avait pas perdu le paradis. C'est encore par où le descriptif non qualificatif du syncrétisme rattrape la "naturalisation théologique" là où elle avait échoué : son échec se constatait seulement parce qu'elle était incapable d'expliquer l'irruption du mal dans la nature, qui ne pouvait être l'ombre d'un Dieu Bon. Le syncrétisme ne confond pas dieu avec la nature, mais ce qui, dans la nature, est en harmonie, il ne l'appelle pas Dieu, mais il l'identifie à dieu.)
[xxv](Donc Dieu Serait Objectif. Nous avons fait de la neutralité un point mort. Mais je sais quelqu'un connu de moi qui a fait de la neutralité une expérience tout autre et qui est revenu de l'avoir atteinte comme d'autres reviennent d'une Expérience aux frontières de la Mort, en témoignant qu'il avait éprouvé dans "la neutralité" l'expérience la plus exaltante de toute sa vie.)
[xxvi](Gardons-nous de regarder de haut l'Islam au motif que son appellation voudrait dire qu'on obtient la paix, le "salam", par la "soumission à dieu". N'oublions pas que l'Islam sort de la même anthropologie que notre christianisme : n'affirmons-nous pas que nous ne sommes "grands qu'à genoux" ? Notre prosternation est le fait de notre liberté de même qu'Alah donne à ses fidèles la liberté d'être croyant ou renégat. Nous avons encore tendance à nous moquer de la shariah : or à qui le prophète Mohamed a-t-il emprunté ses préceptes de "couper la main du voleur" sinon à Jésus-Christ Lui-même Qui conseillait en outre au libidineux de s'arracher les yeux. La différence réside sans doute dans ce que cette mutilation n'est soumise à l'appréciation d'aucun tribunal éclésiastique autre que celui de la conscience du futur mutilé, mais le premier Torquemada venu n'aurait pas eu grand mal à forcer la lettre et à transposer sur un plan judiciaire le conseil évangélique, que nous avons tôt fait de qualifier de métaphorique, sous prétexte que vingt siècles de civilisation chrétienne nous auraient appris à ne pas prendre, pour ainsi dire, "pour parole d'Evangile" les paroles de l'Evangile, tandis que l'Islam serait empétré dans une lecture littérale d'un Coran sortant incréé de la bouche d'Alah et qu'aucun effort historicocritique ne pourra jamais interpréter, car on ne le laissera pas parvenir à ce terme de forger un "Islam des lumières". N'oublions pas que l'islam n'a jamais que quatorze siècles, qu'il en est à son MOyen Age etoù en étions-nous au nôtre ? L'histoire s'étant accélérée, il ne mettra pas encore sept siècles à en sortir : il n'y a qu'à voir à quelle vitesse les sociétés musulmanes se sont calées sur les occidentales pour accomplir notre "transition démographique" issue du progrès qui nous fait posséder plus de biens de consommation de la liste desquels on extrait les enfants. L'Islam en est à son MOyen age, mais ne reviendrions-nous pas au nôtre dans le cadre de ce que nous prenons peut-être un peu hâtivement pour une "régression historique" ? Notre pape actuel Benoît XVI, un vieil homme lorsqu'il a été élu et qui se trouver occuper "les fonctions antérieures" de celui qu'anciennement, on appelait le "grand inquisiteur", prise fort le MOyen Age, fait de l'Europe de Benoît la source de l'Europe chrétienne. C'est de Benoît qu'il tire son nom et il passe le plus clair de ses discours à réhabiliter le Moyen age, à vouloir que l'on revienne au chant grégorien et à une relation à la culture, à l'existence et au travail qui s'enracine dans cet âge d'or du christianisme où la vie civile s'ordonnait autour du travail des moines et de leurs bâtisses. Pourquoi fait-il ainsi et est-ce lui que l'Esprit-Saint a inspiré au conclave de nous donner poure chef de l'Eglise au risque que le christianisme paraisse "mourir de vieillesse" aux yeux du monde ? IL peut y avoir plusieurs raisons à cela, même si la première de toutes est que "les voies de Dieu sont impénétrables". Une autre d'entre ces raisons est de remettre toutes les religions au MOyen Age, sur le même pied, avant l'avènement d'un dialogue entre elles où aucune n'aura à se montrer vainement si supérieure que des empreintes archaïques n'aient pas d'emprise sur elle. Une autre raison est que l'histoire nous a accoutumés à de ces retours inattendus : l'antiquité est revenue en force dans une époque que l'on a appelée la Renaissance, mais qui n'a pas tenu ses promesses. Au début du 16ème siècle, la Renaissance se présentait comme une représentation du monde où chaque élément visible trouvait son double dans l'Invisible. Comment une conception si magnétique de dieu a-t-elle pu dégénérer dans le formalisme à outrance de l'âge classique, quelque beauté d'être ciselées qu'y aient puisé nos langues européennes ? C'est que cette représentation du monde s'était accompagnée d'un culte de l'Antiquité, c'est-à-dire du retour des idoles. La Renaissance a ouvert une ère de modernité dont nous ne sommes pas sortis, car la sortie de la modernité par la postmodernité n'est qu'un écran de fumée, et dont nous ne sortirons peut-être effectivement qu'avec la réhabilitation du Moyen age, réhabilitation devant imposer à une raison humaine terrorisée de science le retour d'une lecture poétique de l'univers, lecture que la Renaissance n'a pas hérité de l'Antiquité, mais qui s'est imposée comme une apogée philosophique du Moyen age qui couvait derrière la scholastique, autre racine du formalisme classique non moins étrangère à l'idolâtrie en ce sens que Saint-thomas d'aquin n'aurait jamais écrit sa "SOMME THEOLOGIQUE" s'il ne s'était abrité sous l'autorité d'aristote, par Thomas adapté à l'usage de la chrétienté. D'ailleurs, Saint-thomas n'a fait que substituer l'aristotélisme au platonisme dans la représentation chrétienne et prolongé une ligne d'alégeance à la pensée tempérée du temporel au fil de laquelle le christianisme ne s'est jamais payé le luxe de penser le monde aux frais nouveaux de son anthropologie spécifique et de se forger une philosophie taillée sur l'Evangile. Les Pères de l'Eglise n'ont apprivoisé le monde qu'à condition de forcer un mariage entre le judaïsme et la Grèce. La réhabilitation du Moyen Age à laquelle nous assistons est en mesure de "réenchanter le monde" en basant sa compréhension sur l'Evangile et sur le merveilleux des correspondances de la terre et du ciel. cette réhabilitation du Moyen age réenchante le monde qu'elle ne paraît pour l'instant que radicaliser. C'est qu'elle n'est que le marchepied historique qui nous fera entrer dans cette véritable Renaissance dénuée d'idolâtries que peut être l'"Ere de l'Esprit". Du moins peut-on risquer cette hypothèse qui peut nous faire plonger dans une "eschatologie de bazar", mais on qualifie tellement de "bazar" l'émergence peu documentée, mais non moins intuitive de toute idée qui ne peut s'appuyer pour se défendre sur des siècles d'intellectualisme réfrigérant que volontiers, j'accepte que l'on dise que je trouve mes idées au "bazar de l'eschatologie". et j'aggraverai mon cas en émettant cette autre hypothèse que, tout compte fait, il se peut que l'on se soit trompé dans le décompte des papes depuis la prophétie de Saint-Malachie, compagnon supposé de Saint-bernard, et que Benoît XVI n'est peut-être pas "la Gloire de l'Olive", mais "Pierre le romain", dernier pape avant ceux dont Malachie ne put accompagner l'avènement d'aucune sentance prévisionnaire leura vènement ne lui fut pas donnés à voir. Pourquoi sinon Benoît XVI romaniserait-il à ce point la sainte liturgie et les positions catholiques s'il n'était pas ce Pierre, le dernier des romains ? quant à Jean-Paul I, si on lisait son descriptif par Saint-Malachi, "labore solis", non comme "par le travail dus soleil", mais ainsi "par l'éclipse du soleil", on ne se gênerait bientôt pas pour dire, comme on le fait quasi ouvertement d'ailleurs depuis que Benoît XVI a trouvé ses marques pour "régner glorieusement", que Jean-Paul II a "éclipsé" le message du Christ-Soleil pour crever en "curé du monde" l'écran médiatique. Certes, il a régné durant une période de vingt-six années (26 étant le Chiffre de Dieu)où l'on a vu une "éclipse du soleil". Pourtant, l'éclipse relative du message chrétien, l'érosion fonctionnelle des prêtres de jésus-Christ ordonnés dans l'Eglise, l'abandon de leur état par un nombre considérable d'autres prêtres, outre ceux qui ne seront jamais nés au Sacrement de l'Ordre, ne furent-ils pas vécu durant un pontificat précédent, celui de Paul VI ? Et qu'aura signifié le passage éclair de Jean-Paul Ier mourant trente-trois jours après son élection, soit un nombre de jours se rapportant au nombre d'"années du Christ" d'après l'oracle qu'aura prononcé sur lui en le voyant soeur LUcie de Fatima ? Jean-Paul Ier aura été un pape, un soleil eclipsé.)
[xxvii](Le sujet est hanté. Le sujet se voudrait un électroencéphalogramme plat ou un transparent, par exemple un papier d'argent ou papier allu. Le sujet est un à plat théorique hanté en pratique. Le sujet est une hantise. Cette hantise est exprimée par la soumission du sujet : à la vérité dans la philosophie, à dieu dans la religion ; mais l'impressionnant est la soumission inconsciente du concept de "sujet" qui s'est oubliée dans le choix même de son signifiant.)
[xxviii] (La piété populaire a tendance à répondre :
"Je crois en quelque chose", quand on lui demande :
"Croyez-vous en Dieu ?"
Rarement, dira-t-elle :
"Je crois en quelqu'un !"
Et, parce qu'elle ne personnalise pas la Force en Quoi elle croit, on l'accuse d'indifférence.)
[xxix]
(1. Ce complexe à ne pas oser demander :
"QU'EST-CE que Dieu ?" m'est poussé lorsqu'à dix ans, ayant eu un "coup de Foi" où dieu m'a Emu et "Séduit" en m'apparaissant sous les traits par où le rencontrer ("dans la vie de mes frères et semblables, "les pauvres et les petits" ; dans la "brise légère" de mon "coeur fidèle", dans l'"Eucharistie" et par l'Imposition de l'Esprit-Saint Qui me faisait trembler comme une feuille et perdre mes moyens au contact de Dieu tandis que le prêtre parlait (Michel Quoist en son homélie télévisée du 27 mai 1984)) , je résolus d'écrire mon témoignage, "MON CHEMINEMENT VERS DIEU", non sans le fonder sur un "APPROFONDISSEMENT DE MA FOI" que je voulais sérieux tout en sauvegardant le caractère personnel et spontané de l'INtuition via laquelle l'Esprit, Qui m'avait fait Recouvrer Dieu, s'était emparé de moi. Mais ma tante prit la précaution de me mettre en contact avec des personnes avisées en matière de religion, connaissantes, pouvant servir de références au recommençant que j'étais par leur expérience théologique et leur vie spirituelle, et qui ne se trouvassent pas, comme j'étais, sous le coup de l'émotion d'une Motion qui me clivait et me mettait en contradiction intellectuelle violente avec tout ce que j'avais professé jusque là, contradiction qui ne s'est jamais vraiment estompée. J'avais arrêté les têtes de chapitre de mon "APPROFONDISSEMENT DE LA Foi" en partant des questions qui m'avaient arrêté. Le premier d'entre eux était intitulé :
"Qu'est-ce que Dieu ?"
Une soeur franciscaine qui travaillait pour l'étude de l'Institut "CLAIRE JOIE", soeur Reine-Marie, avait été commise par ma tante pour me canaliser. Soeur Reine-Marie me convainquit que ce ne saurait être un bon titre que : "QU'EST-CE QUE DIEU ?" et que Dieu, dans l'Expérience Chrétienne, ne saurait Se Révéler comme une idée, mais comme Quelqu'Un. Je n'osais trop broncher devant le gentil vetto qu'opposait cette soeur à l'enfant inspiré que je ne doutais d'être. Pourtant, il me semblait, en premier lieu que l'Idée que Dieu fût une idée ne présentait aucun inconvénient et d'autre part que l'idée que Dieu fût Quelqu'Un était certes de l'ordre de l'expérience que j'avais vécue lorsqu'Il m'était apparu, mais que ce qui m'avait fasciné dans l'homélie de Michel Quoist, urbaniste et prêtre rouennais qui n'avait tant écrit pour "LES EDITIONS OUVRIERES" ou "DE L'ATELIER" que dans l'espoir d'un monde à refaire, c'était qu'à travers ce qu'il me disait des perspectives où Dieu Se Dessinait, moins Sa Physionomie si j'avais pu imaginer que Dieu fût une personne, que l'Idée que cette prédication dégageait de Lui me soulevait d'enthousiasme, car Dieu Suscitait un devenir. En sorte que l'Idée de "Rencontrer Quelqu'un" en la Personne de Dieu ne me venait pas a priori ; ou me venait-elle qu'elle n'était pas antagonique avec celle de découvrir "quelque chose" à travers Dieu, qui valût qu'on y consacrât le reste de sa vie. Et, que l'une ou l'autre de ces manières de dire eût donné sens à toute la mienne, voilà ce qui me paraissait certain : je ne pourrais plus trouver ce sens en dehors de Dieu. Alors, que ce sens fût trouvé en Quelqu'un ou en l'Idée de quelque chose, cela mapparaissait casuistique. Ce que je savais, c'était que j'aurais beau désormais cultiver tous les paradoxes que faisait naître le clivage entre ce que je pensais et l'Emotion de ma Foi, j'auaris beau m'efforcer à tous les détachements des biens de ce monde ou bien n'être capable d'aucun d'eux, le Seul Etre dont j'étais certain d'être désormais incapable de me détacher, c'était le Dieu Vécu d'expérience Que je savais "plus intime à moi-même que moi-même" et "au-delà de tout", par Qui je contenais l'univers depuis que je L'avais découvert, qui résolvait en moi l'aspiration à ce que ma conscience atteignît au macrocosme et l'apparente incompatibilité que mon corps le contînt, composé spirituel et microcosme biologique identifiable à la manière d'une entité, de Dieu peut-être dont j'ai à l'instant oublié qu'Il Etait un Etre, mais tout être n'est-il pas perçu comme une entité et, réversiblement avec ce qui vient d'être dit, à la manière de mon corps, résumé "VECU" de Dieu selon Marcel Arland (dans son ouvrage "AVONS-NOUS VECU", que j'ai lu trop jeune et trop tôt sans peu-être avoir la maturité de pouvoir l'assimiler). Je crois que les enjeux de ce débat entre une approche conceptuelle d'une idéalité divine et l'expérience spirituelle d'une divine Personnalité échappaient tout autant à ceux qui avaient acquis pour réflexe idéologique que l'on dût trouver Dieu en dehors de l'Idée ,mais savaient-ils pourquoi il fallait préférer Le Prézenter, plus précisément encore qu'en Personne, comme Quelqu'un ? Je ne sais pas à quelle Vérité de Foi et de Sentiment il fau tenir sur ce poin de rhétorique ou d'esthétique, voyez comme je parle à cette heure ! C'est que le temps est loin de ma conversion, je le constate à regret.
2. Mais prenons tout de même un peu de champ. La piété, non populaire, mais contemporaine des "connaisseurs de Dieu" voudrait que Dieu fût, non "une Force" de "la nature", "quelque chose", mais quelqu'un et pourquoi pas un pote ? Ce copinage mis à part, qui accuse assez innocemment sa puérilité, j'aimerais faire observer à ceux qui sont maniaquement d'avis que la moindre dépersonnalisation tant soit peu distanciant Dieu serait hérétique, déiste et et réductrice de la Présence Réelle et de l'Action Divines, qu'il nous faut modestie garder et que, l'envers de la Personnalisation, c'est le narcissisme avec lequel nous ne nous donnons jamais à Dieu qu'afin qu'Il Se done à nous comme nous le voulons et non pour faire Sa Volonté, qu'afin qu'Il nous donne ce pourquoi nous nous projetons sur LUi, qu'afin qu'Il nous défende ou comble nos besoins. Nous ne croyons jamais en Lui qu'afin qu'Il Pense à nous, dussent la volonté et le Projet qu'Il Est Supposé avoir sur nous s'opposer à celui que nous nourrissons nous-mêmes, mais le conflit dont nous allumons la Mêche faute d'être en mesure de vendre la mêche d'aucun secret de nous parce que nous ne sommes pas suffisamment en accord avec nous-mêmes pour un peu nous connaître, ne fait que transposer dans le courroux divin la colère que nous portons sur notre condition de petit être inconséquent. Nous ne tenons jamais Dieu pour Quelqu'un qu'afin qu'Il nous tienne pour quelque chose et qu'Il Ait un "ordre" à nous donner, dans une cosmologie ("cosmos" signifiant "ordre" et "beauté" où il serait essentiel que la beauté de notre vie importât à l'économie de l'univers . Cette manière de mettre la main sur Dieu en Le personnalisant et de Personnaliser Dieu exclusivement de l'Idée que Dieu, en plus d'être une Personne, Soit aussi une Idée, n'a de fin que de servir l'égocentrisme par lequel Dieu ne nous serait de rien s'Il Etait sans besoin de nous.
"Il suffit d'aimer", dit le souverain pontife Benoît XVI glorieusement régnant par-delà la morale qu'il nous fait ; mais, que Dieu Soit Autosuffisant, qu'Il ait pu Se passer de nous, voilà ce qui ne passe pas ! Il faut que nous soyons la fin de la Création et que nous ayons été placés "AU SOMMET DE L'UNIVERS". Nous aimons Dieu pour être aimés de Lui, nous ne saurions aimer Dieu s'Il devait Vivre en autarcie ni lui donner notre Foi d'un mouvement ascendant. Nous préférons l'avoir reçue de Lui descendue du ciel.
3. Tout est dans le "CREDO". Nous avons oublié le sens de la Vie des Idées ET, toutes choses égales par ailleurs selon l'expression consacrée qui ne veut pas dire grand-chose, l'"Idée" est dans la philosophie antique le préalable de l'Esprit. L'éternité des idées l'emportant sur la vie de l'homme individuel, lui survivant, témoigne de la pérennité prééminente de l'"esprit des choses" sur la corruptibilité des êtres pourtant enserrés comme celles-ci dans le phénomène chosal. L'Idée est un préalable de l'esprit et, avant qu'on ait insisté sur l'Incarnation, il était de mise, dans les définitions les plus canoniquement reçues des catéchismes, de soutenir que Dieu était "Esprit", que telle était la définition de Dieu. Aujourd'hui, on se rengorge sans se tromper notablement - comme soeur Reine-Marie me l'indiquait dans le même entretien d'initiation à la Foi préalable à son approfondissement - que la seule définition de Dieu qui soit inscrite au patrimoine biblique est que "Dieu est Amour". Cette définition nous est apportée par Saint-Jean qui en ajoute cependant une autre, à savoir qu'"IL EST" aussi "LUMIERE". Mais, si l'on adopte une perspective historique plongeante pour cerner comment, en partant de : "Dieu Est Esprit", on est arrivé à ce que l'Incarnation s'impose jusqu'à surplomber l'Eternité même de Dieu inscrite au fond de cette définition Le soustrayant de la matière, on verra que la transition qui s'est opérée d'une conception l'autre est passée par la notion de "SUBSTANCE". "Le Fils" est dit "consubstantiel" au Père par un décalque d'une formule de Porphyre qui dit "le Verbe coéternel au Père". de l'idée de "substance", on glisse à l'Idée de "nature" et c'est en ce point de passage que tout le débat théologique va se cristalliser d'amertume en âpres anathèmes. D'un côté, l'idée de Nature induit celle de Personne ; mais la Consubstantialité qui réclame son dû sur la face transcendante induit, elle, qu'on ne doit pas considérer cette notion de "PERSONNE" au-delà d'une hypostase rapportée à la nature, qui n'engage même pas toute la divinité dans la Mort du Fils, de laquelle serait préservée la Propre "Nature divine" de CELUI-CI. le choc de ces notions atteint son paroxysme dans le "CREDO", quand le "UNIGENITUS" ("engendré, non pas créé") ne concerne pas le mode de procession divine dans ce qu'il pourrait revêtir d'éternel, mais simplement la manière dont "la nature humaine" de la Personne du fils est inséminée au sein de la Vierge Marie. On en arrive à cette absurdité qu'on attendrait du "CREDO" qu'il nous informe sur les réalités éternelles de l'Union divine des trois Hypostases improprement appelées Personnes : il ne se prononce que sur la manière dont le Verbe Prend Chair dans une INcarnation Qui ne parvient même pas tout à fait à concerner l'Union divine dans Sa Totalité ni à supprimer l'idée que "Dieu (Soit) Esprit" puisque "quelque chose" de la "substance divine" résiste à cette Incarnation à travers cette "nature divine" qui échappe à "la Mort du Fils". Et pourtant, la formulation du mode d'engendrement de Dieu dans la nature est considérée comme indépassable au même point où l'on ne saurait éviter de se mettre en délicatesse avec l'Eglise si l'on trouvait approximatif que Marie soit appelée la "théotocos", la "mère de Dieu" et que soit anathèème qui nie cette formule, si imparfaitement qu'elle nous renseigne sur l'éternité des faits ! Une fois de plus, nous nous sentons lésés dans notre besoin de nous voir révéler l'ordre des réalités éternelles où, si Marie est "théotocos", alors devrait-on en conclure, soit que Dieu a une Mère et qu'il y a un principe féminin antérieur à la divinité, soit que Marie et l'Esprit-Saint ne font pour ainsi dire qu'"une seule chair" avant même que l'Esprit-saint ne prenne la jeune "fille d'Israël" sous son Ombre pour couvrir sa réalité humaine, l'Esprit étant, dans la Bible hébraïque, "LE FEMININ DE DIEU". Mais on est tout à la fois interdit d'élucubrer d'une manière qui engage l'éternité au-delà de l'Incarnation et de ravaler les ambitions théologiques du décret qui définit Marie comme la "Théotocos" à une transposition temporelle située sur ce plan de l'Incarnation. On est lésé de ce côté et de l'autre, on marche sur la corde raide et le fil du rasoir. Funambule sur fil de l'épée, c'est pour le coup qu'on est forcé, à son corps défendant et à son esprit même, de se garder en équilibre en suivant le conseil du psalmiste qui est de "se garder à sa droite et à sa gauche". dieu ne connaît des ordres de procession qu'à l'occasion de l'Incarnation, n'est engendré en tant que Fils que pour ce roi des Evénements, n'a une mère dans le prolongement de cet engendrement que pour être situé dans la nature humaine, ne devient Quelqu'un que lorsqu'Il se Fait HOmme ; mais, antérieurement à cela, Il ne peut être mieux défini qu'en n'étant reconnu que comme "Esprit" : Esprit, Père de toute Vérité et dont nous procédons certes, Esprit se Différenciant de la conjugaison qu'introduit l'Esprit-Saint au sein de la Trinité, mais pourtant Esprit pouvant Se définir comme le sens objectif des choses, ce qui confirme qu'il ne s'agit pas de l'Esprit-Saint, de l'Esprit dans le sens où le mot "esprit" est employé dans la Sainte Trinité, mais dans celui où, après que l'Esprit véhicule à notre esprit le sens de la paternité divine : Il nous transfuse le Logos, la direction des choses telle que peuvent nous la dévoiler un peu les sens dans leur logique animée. C'est ici qu'Ame et Esprit peuvent se relier étroitement, qu'Esprit signifie la Substance de Dieu, que l'Esprit n'exprime pas la pure neutralité du Dieu-vérité, mais "embrassent", à travers "le sens des choses" qui a une âme, un esprit, une idée et, comme un préalable, " l'ineffable rencontre" entre "l'amour" et "la vérité".)
4. Mais il faut aller au fond de ce que révèle le primat de l'Incarnation - qui S'est imposée jusqu'à l'effacement de la Spiritualité de Dieu - sur la tendance anthropologique qui a fondé ce primat, de la subordination du "CREDO", quant aux processions divines, aux formes qu'elles ont prises dans la seule Incarnation, indépendamment de l'Eternité de Dieu sur laquelle il n'est pas naturel que la Foi reste muette, aux variantes inédites que prend ce primat de l'Incarnation de nos jours (où l'arianisme a finalement eu de beaux jours devant lui) et qui consistent à ce que le Christ se Soit finalement moins "FAIT HOMME" "pour nous et pour notre salut" qu'Il ne S'est Fait "l'un de nous", quelqu'un d'Inimitable (à raison avons-nous abandonné le mimétisme de "L'IMITATION DE JESUS-CHRIST"), mais à suivre... Quelqu'un, la rencontre de la "vérité" avec une liberté, un certain art de s'adapter aux circonstances : Quelqu'un qui n'a pas voulu mourir, qui n'est pas allé au-devant de la Croix, qui a juste accepté son destin ; quelqu'un Qui avait sson caractère, un caractère bien trempé qui renversait les étalages : un caractériel quasiment, un anonyme ou pas loin, comment a-t-Il fait pour devenir Quelqu'un, pour savoir S'imposer afin de révéler que ce n'est pas en s'imposant qu'on devient soi, qu'on trouve le "SOI"... Quelqu'un avec qui l'on chemine et Qui est l'Oméga de tout chemin, le port où tout attache, afflue, arrive, mais EGOLOGIE DU CHEMIN EN ALPHA, c'est moi qui donne le départ d'une rencontre unique aussi de passer par moi, non mais... Quelqu'un comme on aimerait bien le devenir ! croire en Quelqu'un parce qu'Il m'a dit de croire en moi ! On avait connu l'époque où le défaut avait été de rendre Dieu anthropomorphe : Il Se mettait en colère, pétaradait, Se repentait, Promettait, Revenait sur Ses Promesses tout en demeurant fidèle, etait jaloux... Il Faisait en grand ce que nous faisions en petit en péchant : cete colère, ces jalousies, qu'était-ce à dire si nous y cédions, nous ? si de pareils mouvements emportaient notre Jupiter, le mieux était de n'en rien dire comme à la fin d'Amphytrion ! Dieu était à notre merci et manière, un REflet de notre nature. La nature, c'est la composition des masses nuageuses. La personne s'inscrit dans la nature. Dans ce cadre, on pourrait évidemment penser que la personne, c'est la composition des énergies pulsantes. Mais cette composition, on veut qu'elle ait lieu dans la seule nature : la personne veut rester figée, échapper aux positions de la ocmposition, aux postures du portrait. Dans la personne, l'énergie est figée en une conscience captée par un message. On a beaucoup reproché à Maupassant de ne prêter à chacun de ses personnages qu'un sentiment monomaniaque. toute personne aspire à être ainsi réduite à un seul sentiment. Notre imagerie de Dieu L'a fait passer, par ce qu'il faut bien reconnaître être un progrès de l'Incarnation affinée, d'une espèce d'Anthropoïde à la Dignité d'une Personne. Mais, corrélativement, il s'est produit pour le Dieu, reflet de la nature que la Grâce ne surplombait que comme une surnature, ce qui se passe quand la personne s'inscrit dans le cadre de la nature : les énergies de Dieu se sont figées. Dieu répond à la seule définition de l'Amour et le seul surplomb que peut la Grâce sur cet Amour de synthèse semble être une parodie de Miséricorde obligatoire. Je dis une parodie, parce que tout se passe comme si Dieu avait été dépouillé de Ses Energies par un jusqu'auboutisme de la pulsation de l'Incarnation dans le Personnalisme le plus échevelé. Dieu-Quelqu'un semble tomber le masque et faire une fin dans Sa Finalité d'aimer. Et ceci fait-Il, figé plus que jamais, mis à nu comme s'il nous était loisible d'attenter à Sa Pudeur à notre guise, parce que nous avons besoin d'un Dieu Qui ne fasse que nous aimer puisque nous n'y parvenons pas nous-mêmes, à nous aimer nous-mêmes ; et ainsi Se laisse-t-Il Figer jusqu'au dénuement de la plus extrême personnalisation qui va de la notion d'hypostase à l'identification de Quelqu'un, comme si nous disposions du pouvoir d'"égocentriser" à notre gré la divinité, de L'égocentriser à l'image de l'individualisme qui a poussé dans nos sociétés comme le lierre étouffant l'arbre de l'humanisme et ses embranchements télépathiques de double céleste associé à un élément bassement terrestre ! Aussi ne représentait-il pas seulement un gain que Dieu ait cessé d'être anthropomorphe. Nous avons poussé le primat de l'Incarnation de la sortie de Dieu, dans nos "articles de Foi" de Ses processions éternelles, jusqu'au reflet de notre égocentrisme dont l'une des manifestations spirituelles de notre temps a été l'éclésiocentrisme qui a brillé durant le second concile du vatican, où le corps n'était pas seulement le "résumé du Dieu Vécu" comme dans l'ouvrage de Marcel Arland déjà cité, mais où l'Eglise-Corps Est devenue le Prolongement terrestre de Dieu, de la Parole de Dieu dans le langage qu'elle élit pour se dire, de la Royauté de Dieu dans la façon dont elle se célèbre, du don de prophétie de Dieu dans la ferveur avec laquelle elle est devenue mutique à force de parler toute seule, "vox clamans in deserto". cela ne va certes pas jusqu'à la presbytie de Dieu quand elle se déclare un "royaume de prêtres", un "corps presbytéral". Mais, si cela ne va pas jusque là, c'est à la fois parce que Dieu n'Est pas presbyte et parce que comment saurait être prêtre une communauté qui ne sait plus être un pont ? Sans scrupule, elle s'empare du bonheur qu'elle confisque à ceux à qui il en est fait droit par promesse expresse : elle se dit "le peuple des riche de tout l'orgueil avec lequel elle se considère, elle ne voit pas d'ironie à se dire ce "royaume de pauvres de coeur" dont le Royaume des cieux est déjà l'escabeau de la marche sur la terre. Non contente de se déclarer la dépositaire des béatitudes qui lui sont attribuées à elle seule, elle se déclare aussi "experte en humanité" sans avoir consulté la principale concernée. Elle réduit son dominum Jesum christum ad aliquem dans le mouvement inversement proportionnel dont elle croit pouvoir se permettre de s'approprier l'humanité : atteindre à la divinisation n'est plus son affaire. Jésus Est Tenu prisonnier de ce réductionnisme qui a pour fonction de tenir l'humanité prisonnière dans l'anonymat puisque des Aliquem prolongés en les communauté dont ces divers aliques sont les leaders, sont chargés de la représenter. Aussi, l'humanité n'a-t-ele plus qu'à se consoler d'être composée d'anonymes et on peut supposer Dieu Inconsolable d'être tellement devenu Monsieur Ducommun, de n'avoir pu se soustraire à ce jeu, qu'Etre Quelqu'un L'a rendu anonyme.
5. Il s'en serait fallu de peu qu'entraînés d'avoir fait passer Dieu de Personne à quelqu'un, nous L'eussions rendu IMpersonnel. et d'être ainsi passé de l'idéalité à l'Impersonnalité en accomplissant le cycle qui va de la périphérie au centre ne nous aurait pas fait atteindre au centre du Foyer LUmineux divin puisqu'en chemin, nous aurions perdu la Lumière en perdant "la Logique Animée de l'esprit des choses". Avoir fait de dieu Quelqu'Un était Le faire aller au sommum de l'Impersonnalité où Dieu était capable d'être déduit de l'Idée de Dieu. Mais eût-on voulu déduire l'idée pure de l'Impersonnalité pure que l'on se serait fourvoyé et on n'a pas voulu aller jusque là, car on n'a jamais tant pu se mettre hors du cadre de la nature où est inscrite la personne. On n'a jamais tant pu faire qu'avoir voulu figé la Personne en une Energie-Message réussisse tout à fait à la dégager des autres énergies dont la nature l'a formée sans la laisser se réformer. On n'a jamais tant pu faire que le Dieu-Amour nous soit représenté sans mélange comme abolissant autrement qu'en principe toute condition à l'Amour. On s'est même savamment compromis en Personnalisant Dieu à l'intersection de Quelqu'un et de la Personne afin que ne puisse pas tout à fait s'effacer l'Idée que Dieu Est Esprit. Ce qui nous intéresse dans la hardiesse avec laquelle nous avons échoué à figer Dieu en un Message Qui ait réalisé une unité dont nous ne sommes pas capables dans nos personnes, c'est que, comme le laisse à entendre l'Evangile, en l'Esprit sont les forces, et il arrive que des forces sortent de Dieu, qu'Il Sent sortir sans Maîtriser qu'elles sortent : forces de guérison qui semblent agir en Dieu indépendamment de Lui et qui, grâce à l'Esprit, nous mettent en capacité, nous qui ne sommes pas unifiés, d'être avec Dieu dans un rapport de forces. Ce n'est que si dieu Est Esprit que nous pouvons être avec Lui dans un rapport de forces, celui-là même dont nous avons besoin come stimulus vital et dont nous avons beau jeu de faire comme si nous étions au-dessus de ça ! a la fois il n'y a personne avec qui nous ne soyons en rapport de forces, et nous ne sommes en rapport avec ces personnes que parce qu'elles n'ont pas réussi à canaliser en les figeant les énergies dont la nature les compose. Ce n'est pas que nous ne puissions avoir de rapports de forces qu'avec des personnes : nous le pouvons aussi avec des esprits. Mais, comme il est dans la nature de l'esprit de n'être que "force", nous ne nous mesurons pas à eux et, nous sachant vaincus d'avance, nous ne voulons pas nous mettre de la partie. Nous pourrions choisir de nous laisser attirer vers la force centrifuge du Foyer Lumineux-Impersonnel-Idéal du Dieu Spirituel. Mais, nous arriverait-il fréquemment de tomber en extase que nous ne serions toujours pas assez mystique pour abdiquer notre conscience et, soit que ce soit indigne d'elle, soit que nous n'aimions pas assez pour nous oublier de notre vivant, nous ne le voulons pas. c'est même la seule chose en quoi, ne la voulant pas, nous manifestons notre volonté. Nous pourrions renoncer à toute espèce de volonté positive, nous resterait cette volonté négative de ne pas nous abdiquer qui serait dernière à manifester que nous avons ressort de volonté. si dieu est une Idée, c'est-à-dire un Esprit, nous ne sommes pas de force à nous mesurer à LUi. Or, simultanément nous n'avons pas besoin de rapports de forces et nous sommes au-dessus de ces rapports comme dieu-Esprit est la Force au-dessus de tout rapport et Dieu-Personne Est au-dessus de tout rapport de forces. Pourtant, c'est avec Dieu-Personne que nous en avons et qu'il est important que nous en ayons pour avoir la force de Lui dire "OUI !" nous ne sommes pas à une contradiction près : Nous n'aurions pas besoin de rapports de forces et ne saurions pas ne pas en avoir ; nous n'en aurions pas avec Dieu s'Il Etait Esprit et ne pouvons en avoir que si Dieu Est Esprit. mais nous ne pourrions pas les vivre si Dieu n'etait Personne !)
[xxx](L'un des derniers écrits de Nathalie Sarraute se nomme "ICI". C'est une sorte de sous-"TROPISMES" dont, en toute mauvaiseté, le titre est la meilleure partie. Nathalie Sarraute y poursuit son "PORTRAIT D'UN INCONNU" cerné dans la sous-conversation et dans l'atypie, fuyant le personnage qui pourrait se dresser. Nathalie Sarraute se refuse avec un bel entêtement à être un "auteur EN QUETE de personnages" et ne veut pas servir de caution à des "PERSONNAGES EN QUETE D'AUTEUR". doit-on la suivre jusqu'au bout de sa fidélité à elle-même ? L'une des recommandations récurente des thérapeutiques contemporaines est de nous "autoriser" à ne pas être la figure attendue par le fantasme projectif qui permet aux autres de se faire une image de nous. "deviens ce que tu es" suppose que je découvre qui je suis et pose des choix qui me ressemblent. L'"(autorisation)" qu'on me préconise comme d'autorité va contre l'autoritarisme et s'adresse aux victimes des "autorités innées". Je dois être un peu plus que la copie de ce qu'a voulu pour moi l'"AUTEUR DE MES JOURS". Je dois essayer de sortir indemne du processus de filiation qui risque de me stériliser en me condamnant à des schémas répétitifs et reproductifs. Cela m'impose-t-il de faire fi d'avoir un Auteur ? La sous-conversation fait de moi la scène de mes "VOIX INTERIEURES". Dans le processus d'autoproduction divine, je deviens le réceptacle de personnages qui se donnent librement en spectacle en moi et parmi lesquels je dois m'"autoriser" à choisir Qui Est Dieu. Je dois me donner Dieu comme Dieu m'a donné au monde. Je dois inverser le processus d'autorisation comme il advient que je ne puis aimer sans inverser l'ordre de l'Amour : car enfin j'aurai beau m'efforcer de respecter le commandement d'"aimer Dieu" Premièrement en partant d'un Amour qui viendrait de Lui, mon expérience me fait éprouver que je suis la source de l'amour que je donne et que, si jamais j'abondais dans un autre sens, ce serait pour me perdre. Je sais pourtant bien que je ne suis pas la source de l'amour, mais l'amour que je puis dispenser ne saurait partir d'une autre instance que de moi. Ainsi en va-t-il de ma réversion de l'ordre dans lequel dieu et moi nous sommes créés : si je reçois Dieu de l'extérieur de mes besoins en acceptant qu'Il Soit sans besoin de moi, je me place sous la sujétion d'un "Dieu pervers" (pour faire référence au titre d'un ouvrage de Maurice Bellay). Même en sachant que je me fais illusion ou "pranah" dans le jeu nécessaire qui s'instaure entre Dieu et moi, je dois me donner Dieu comme Il S'est donné moi. Je dois le faire d'abord en ouvrant mon imagination pour accueillir Son Image. Ce n'est qu'ensuite seulement que pourra s'ouvrir mon intelligence à réfléchir Sa REssemblance. Je me serai donné Dieu en m'ouvrant à Lui premièrement par la seule partie de moi qui sait voler : la "folle (de mon) logis", l'imagination et sa folie qui a deux ailes. Etant entré sans affolement dans ce volontaire enfollement, je pourrai laisser mon "entendement" entendre comment Dieu bat la mesure en moi.)
[xxxi](L'"indicateur Bertrand", sic !) Il faut de tout pour faire une "suite royale" au Péripoétique hôtel, mais les Gaulois n'aiment plus les jeux de mots pour mon persistant malheur victimaire qui est un "mensonge de l'esprit", me dit-on.
"Il n'y a pas de victimes, nous sommes tous responsables, surtout ceux qui on été frappés d'un coup du sort, d'avoir laissé le sort les frapper ."
Je ne peux pas le nier, j'ai le mauvais goût d'aimer les calembours et celui d'en répondre encore, mais faudrait voir à être moins anachronique si je veux continuer de chroniquer le temps qui passe et l'absence d'audiobilité,s 'il n'y avait que ça ! D'autant que "indique mon églogue" ici présent a désavantageusement remplacé "parraine mon monologue" que j'aurais pu changer pour "épilogue" sans faire cette allusion d'almanach vermo à "l'indicateur Bertrand." bertrand est le premier magistrat des Parisiennes et des Parisiens, il n'est pas notre premier flic ! A l'hôtel de ville, tout socialiste que l'on soit, on n'est pas contre les "marchands de sommeil". C'est la réponse de l'indicateur Bertrand à la crise de l'immobilier parisien. françoise de Panafieu avait trouv éun bel axe de campagne qu'elle n'a bizarrement pas su exploiter par la suite :
"a Paris, disait-elle, ne peuvent se loger que les très aisés ou les très aidés."
Mais il faut être juste. La municipalité parisienne n'est pas la seule à se défausser de l'embêtement que c'est d'avoir des pauvres chez soi. L'Etat se défausse de les accompagner sur les associations qui, étant nombreuses et divisées afin que chaque Président d'association ait l'impression d'être un petit peu Président de la République, divisent la cause de la précarité dont les "victimes" ont laissé dissoudre la "conscience du prolétariat" dans la "République associative" au bénéfice une fois de plus des dirigeants de ces associations qui confisquent aux "victimes de la précarité" "la responsabilité" de dire ce qu'elles en pensent et comment elles voudraient que leurs problèmes soient traités. Mais qu'espérer dans un contexte où, une fois admise la reconnaissance de la shoah comme devanta voir le monopole de la "représentation victimaire", non seulement la "concurrence victimaire" est perçue comme indécente et malsaine, mais Maître Soulès-Larivière et Carolyne Eliasheff n'apprécient pas beaucoup que la Justice soit rendue au nom des victimes. La Justice doit être rendue au nom de la société qui doit être plus clémente aux assassins qu'à ceux qui, en lui demandant de leur être pitoyable, se font honte de manquer à ce point d'autonomie !)
[xxxii](le philosophe de l'angoisse)
[xxxiii](puisque tel est l'itinéraire que nous avons fait. TElle est en effet mon obsession religieuse qu'il faut toujours que je me retire en Dieu pour enterrer vivant mon talent de vivre.)
[xxxiv](François-René de Châteaubriand : "ITINERAIRE DE PARIS A JERUSALEM". Mais force est de reconnaître que le fait de me tourner, non vers Jérusalem, mais contre Paris, ni ne m'aura fait écrire "LE CHATEAU INTERIEUR" de Sainte-Thérèse d'avila, ni ne me met en mesure de rêver avec Victor Hugo que "je serai Chateaubriand ou rien", car mon âme est si digressive, associative, agressive et agressive contre les "associations" et leurs "analyses", contre les autres qui ne me donnent pas leur champ, que je viens de bavarder à tort et à travers, d'écrire on ne sait quoi en y ayant fort travaillé, qu'on ne sait ni où je vais, ni d'où je viens et que ce ragoût fait ragoter aux "faiseurs de goût" qu'il vaudrait mieux que j'y retourne ! quelle peur est à l'origine que j'aie tout fait pour qu'on pense ça ? Un point positif : il n'ont pas bonne opinion de moi, c'est peut-être que je suis sorti de la doxa, mais je ne dois pas si doctement me chercher des excuse !)
[xxxv](LE MARRONNIER
Lorsque j'étais écolier, nous cernait un parc magnifique s'étalant à perte de bâtiments qui s'étageaient fort éloignés à travers la forêt vierge où se perdait notre "groupe scolaire" sans que l'ombre sonore d'aucun d'entre leurs murs, dont les ondes allaient sans cesse s'élargissant, put jamais nous servir de guide, comme aux marins les étoiles, au milieu de l'espace sans repère qui séparait ces bâtiments les uns des autres et où notre cécité ombrageuse devait apprivoiser sa peur du vide comme c'était en tapant des pieds que les jeunes sourds, qui faisaient jardin mitoyen avec nous et avec qui la communication se bornait à ce que nous fussions ramenés par eux au bercail quand nous nous étions égarés dans leur lopin de potager, découvraient le sens du rythme sous les vociférations de MMe Martin, leur maîtresse de danse et pédotrybe à la voix discordante. Notre maîtresse des disciplines scientifiques à nous, dès que nous entrâmes en sixième, exploita l'aubaine de ce parc pour nous faire étudier "LES ARBRES DU JARDIN". Le premier que nous observâmes fut le marronnier. Nous tenions un carnet où nous devions consigner nos impressions sur les observations que nous faisions dans le jardin. Entre les pages cartonnées où nous baratinions ce que nous avions tenté de retenir de nos émois arboricoles étayés par les explications botaniques de notre guide scientifique aux ascendances terrienes, séchaient des feuilles à l'abri de chemise, de chaque espèce d'arbre : les feuilles de marronnier étaient-elles simples ou composées ? C'est précisément ce qui ne saurait plus me revenir parce que je m'étais si bien appliqué à bien me souvenir de ce que j'avais écrit sur le marronnier, en cette première imposture littéraire où j'avais dû commettre sans être potache une notice botanique, que cette potiche était devenue mon arbre fétiche. A regret, je n'ai jamais eu "la main verte" ni n'ai su éprouver de réel intérêt pour "la nature". Aussi ai-je laissé s'en aller dans le malencontreux oubli de quelle aspect étaient les feuilles du marronniers. Or j'aime les marrons, d'abord parce que doit m'amuser pour la vie qu'un marron, bien dans sa bogue, soit tombé sur la tête de mon père en pleine mondanité avec un bourgeois. il en conçut un tel dépit que, perdant tous les usages, il laisse là son notable et rebroussa chemin sans demander son reste. Mais le marron cessât-il de s'habiller de piquants dans sa bogue hérissée que peu m'importait d'être châtaigne en croyant le manger dans la garniture de mes choux rouges : je n'avais pas le coeur si fermenté qu'il ne fût pas le fruits qui m'émouvait le plus, non pas parce qu'il était incomestible et sec, mais parce qu'il était comme à attendre que l'on creusât une pipe à l'intérieur, résigné par avance à une déformation que, caché dans ma poche, il aurait grandes chances de ne pas avoir à subir, empôté de mes mains comme j'étais, déformation qui n'était pas blessure en ce fruit dur : le marron s'était casqué contre le goût de la castagne des enfants cascadeurs, il bousculait la morbidité pacifique du peu bagarreur que j'étais, avide de se nicher dans la sanguinolence délectable des amours blessées plutôt que de se trémousser dans des bacs à sable qui eussent paré mes chutes certaine après des luttes mal, mais normalement disputées ! Le paradoxe était qu'en même temps qu'il se lovait là pour échapper à son sort d'ébréché, le marron m'invitait à ne pas hésiter à le creuser, comme si sa déformation était la forme qu'il attendait et que son seul désir de marron fût qu'on le taille en pipe à l'usage d'enfants plus bricoleurs et potiers de fruits que tortionnaires de matière ! Dans le marron, l'amour ne saignait pas. C'était sûrement l'une des façons de jouer avec un fruit qui me paraissait la plus naturelle : en matière gustative, tous les fruits paraissaient cruels à mon palais. Dans le marron, j'aimais le fruit, non dans l'arbre la feuille ou la fleur. Je ne me reconnaissais dans le bourgeon qu'autant que la fleur était en lui "comme un diable au fond de sa boîte", comme le disait le premier vers d'un poème que nous avions appris sur le printemps dans la maison duquel, que nous avions bâtie, comme c'était une récompense que de pouvoir aller y faire la lecture à haute voix qui en ressortait voilée, notre copain Joël, quand ce fut son tour d'y passer une heure à l'abri, comme il souffrait d'eunurésie, fit son office, salopant l'amas de brindilles que nous ya vions patiemment amassées sans que cela me causât autre chose qu'un énorme rire à cause du scandale qu'en ressentaient les naturistes, mécontentes d'être si bien servies ! Des fleurs sentir la pisse, la nature pouvait-elle souffrir un affront pareil, comme voir des bombes tomber sur "LE TEMPLE DU grand CAPITAL", nouvelle que j'ai apprise à Lisieux, voilà de quoi faire tomber des larmes de crocodiles dans les yeux de ceux qui déclarèrent unanimes qu'ils étaient "tous Américains" sans avouer l'éclair de joie mauvaise qui les réjouissait à l'idée que lla puissance dont ils vivaient mal la domination impérialiste ne fût plus invincible... Il ne faut jamais chercher les causes naturelles d'une catastrophes qui terrorise nos croyances bienpensantes : mieux valait à tout prendre se gargariser que les Américains eussent fait sauter par leur propre armée les symboles de leur souveraineté, comme on trouvait dédouanant d'imaginer que le SIDA fût un virus inventé par les "savants" des laboratoires pharmaceutiques pour décimer les "singes" de l'Afrique, au terme d'une représentation d'après l'"exposition coloniale" qui, de même qu'elle ne pouvait établir de rapport de cause à effet entre le "GRAND CAPITAL" et l'explosion de son temple autre que de malveillance, trouvait d'un autre âge que des esprits obscurantistes parlassent à propos du SIDA de maladie-châtiment, sanctionnant naturellement, hormonalement, bactériologiquement, le dérèglement de nos moeurss contre lequel il se trouve que je n'ai rien en ce qui me concerne, même si je ne fréquente, n'en étant pas empêché par tabous, mais n'y étant pas porté par goût, ni les back-rooms, ni la rue Saint-denis. J'aurais mieux aimé aller lire dans "LA MAISON DU PRINTEMPS", mais puisque Joël ne m'ne avait pas laissé le loisir, je ne lui en savais pas mauvais gré. J'étais obligé aux bourgeons, dans lesquels je me croyais aussi douillettement enfermé que les marrons étaient bien gardés dans ma poche, moi qui me croyais plus mûr qu'une fleur, de me laisser me blottir au fond de leur boîte. Je ne me doutais pas que, plus tard, je devrais y donner des coups de pied de diable. Je me faisais de la mémoire l'idée d'une "boîte à souvenirs" alimentée par une roue descendant d'un ascenseur chaque fois qu'y plongeait un souvenir qu'on voulait particulièrement y sceller ; mais je ne savais pas que cette roue de ma mémoire, tournant mon vécu sur moi-même comme un sexe à masturbation, devait me rendre passéiste à ne pouvoir dépasser mon passé. J'ai bien essayé de grimper aux arbres, une seule fois ! Je manquais du premier équilibre. A peine pouvais-je m'accrocher aux branches, mais c'était une autre affaire que de me hisser ! J'abandonnais dès la première expérience. J'avais pourtant connu un ancien sénateur, à qui j'étais lointainement apparenté par alliance de ma tante, Modeste Zussy qui, après avoir âprement défendu les "malgré nous" incorporés dans la Wehrmacht, grimpait aux arbres à 90 ans avec son cousin Auguste qu'il détestait et qui avait pour sa part gagné "LES VINGT-QUATRE HEURES DU MANS" en 1927, après quoi il avait fait une carrière dans "la police des moeurs" ou "mondaine". Les deux compères ne voulaient qu'une chose par cette grimpette à la contrescarpe de l'âge et des rides, qui égratignaient leur peau, mais que pouvait-on encore vouloir à leur vieille nudité que dépouiller leur bourrse ? C'était, dans l'arbre, cueillir des fruits pour les distiller afin de ne pas laisser s'évaporer leur privilège de "bouilleurs de cru" et, sitôt redescendus sur terre où sa coiffeuse attendait Auguste pour qu'il lui signe une procuration sur son compte et qu'elle puisse tout vider ni vu, ni connu, j'tembrouille légalement, s'envoyer un schnaps ensemble pour pouvoir se jeter des horreurs entre vieux : la femme de modeste en avait pris son parti, et qu'elle ne pourrait plus passer un autre genre de dimanche, tant que les deux vieux cousins seraient vivants, après quoi Modeste porterait le deuil d'Auguste, qui partirait plus tôt bien que plus jeune que l'autre, délabré, emporté par le chagrin d'avoir été trahi par sa coiffeuse ! Pour moi, j'avais beau trouver peu banal de connaître d'aussi agiles vieillards, j'ai toujours été assez peu possédé du désir mimétique et j'étais sans celui, après l'échec de ma montée aux canopés, d'exercer la préhensibilité qui m'avait fait quitter l'âge simiesque à l'égard de la nature : ma mère me demandait de "toucher les fleurs", je savais donner le change. J'acceptais la coupe d'ennui et ma mère qui n'y voyait goutte ou que du feu, se trouva tout étonnée le jour où je ne déguisais plus que cela ne me disait rien, que je ne m'étais exécuté jusque là que pour lui faire plaisir. La paresse me vint de me baisser parce que c'était un effort trop lourd à mon corps. Voir éclore les fleurs m'amusait bien moins que d'écrire sur des feuilles cartonnées la théorie du marronnier. Rousseau seul a peut-être échappé à la règle catastrophique que ceux qui veulent explorer "la nature humaine" n'aiment guère à se montrer des "promeneurs solitaires" jouissant de la plus anodine ondée.
"La théorie, c'est quand on sait pourquoi ça marche, mais pas comment ça fonctionne et la pratique, c'est le contraire".
J'ai très peu fonctionné, mais plutôt bien analysé pourquoi les autres ne marchaient pas. Je n'ai pas toujours fait illusion : on moquait l'empètrement de celui qui se perdait dans des chiaderies théoriques dont la logique était fonctionnaliste au sens mondain du discours, mais dépourvue de toute implication pratique. Au contraire, mon ami Franck avait déjà décidé de s'embarquer pour son monde. Mais devait-il produire un raisonnement géométrique que ça ne le mettait pas en peine, et on se répandait en cris d'admiration pour sa logique, ce qui le confortait dans son envie de déclarer forfait à un monde pour lequel à la fois il ne se trouvait pas fait et qu'il trouvait trop bête pour lui. Quand notre professeur des sciences naturelles, qui avait le don d'expliquer doublé du sens paysan d'appliquer, prononçait :
"En pratique",
je voyais le moment où j'allais faire dans mon pantalon comme Joël dans "LA MAISON DU PRINTEMPS". Et pourtant, je n'ai pas toujours été démasqué : nous avions fait des plantations de légumes ; chaque élève devait observer son plant tous les matins et consigner dans un carnet les progrès des légumes à la toise et leurs éventuelles crises de croissance. J'y suis allé trois fois en trois semaines : comme Claude Piéplus disaient que les "chadoks pompaient, pompaient", j'écrivis que mes "carottes poussaient, poussaient..." Mon carnet parut apporter la preuve de l'intérêt le plus palpitant de la classe pour les "activités d'éveil" et j'obtins la meilleure note. Mes condisciples me savaient trop roué pour me la jalouser, mais j'avais honte pour ceux qui avaient arrosé, s'étaient intéressés, de récolter ce qu'ils avaient semé, moi qui n'en demandais pas tant ! Ç'avait été pareil avec le lait : j'aimais si peu le lait que Franck devait, sans avoir beaucoup à se dévouer, car il en raffolait, boire la boîte qu'on me donnait ainsi qu'à chaque élève pour le goûter de dix heures par ordre du ministère de la santé qui voulait célébrer Mendèsfrance à l'ère mitterrandienne; d'être aussi étranger au lait que je n'aurais souhaité avoir ni naissance, ni mort par où passer, en être aussi peu conditionné qu'une boîte de lait l'est industriellement, ne m'empêcha pas de faire l'étude comparativement la plus vivante sur le lait, sur lequel nous devions faire un petit mémoire, du niveau où on en fait en sixième : les études ont leur niveau comme le lait a son débit, versé ou trait. Je le présentais bien, j'y notais des détails croustillant sur la présure qui fait tout le charme du Münster. Il n'y avait jamais eu que cela, dans le lait, qui m'eût pressé d'en bien parler : la peau. Je décrochais le pompon, ce qui ne valait guère mieux que quand je le volais au parc de l'orangerie le vendredi soir à un flic à la retraite qui tenait un manège, sous les yeux de ma mère qui me regardait tourner et détourner en humant le parfum de son premier amant, qui sentait comme ma grand-mère. Et que dire de cette autre expérience de Physiques quelque quatre ans plus tard, faite dans des conditions bien plus dangereuses, au sein d'un laboratoire comme les a décrits Hervé Guibert dans "LES AVEUGLES", dans le triste Institut National des Jeunes Aveugles sis au boulevard des Invalides entre les deux vétustes ailes duquel j'ai pourtant appris la liberté de ne pas être emmerdé, sous la houlette d'une professeur autoritaire comme l'était la strasbourgeoise qui nous familiarisait avec "LES ARBRES DU JARDIN", le naturel en moins, à savoir qu'autant Mle Claerr était une fille de la campagne, et à cette époque encore une vieille fille - plus tard, elle a épousé un peintre qu'elle mène à la baguette -, autant Corrinne Morineau mariait physique et politique dans la seule exclusive qu'un aveugle devait savoir allumer un bec Bunsen. Pour mon malheur, j'avais peur du feu, mais dissimulais si mal mon peu d'aptitude à la moindre activité physique que je finis par intéresser ma prof de la science de ce nom qui était une terreur avec tous les empôtés, mais marquait tant d'indulgence pour moi qu'un jour où il n'y avait personne pour me raccompagner à la gare, elle se proposa d'être mon bras et m'offrit une bière que nous dégustâmes de bonne compagnie à dix heures du matin au buffet de la gare de l'Est. Elle savait que j'aimais la pression comme autrefois la présure, mais comment pouvions-nous l'un et l'autre expliquer que, lors de cette affreuse expérience qui l'avait faite s'intéresser à moi et où personne ne réussit, moi qui n'avais jamais osé allumer un bec Bunsen de ma vie, tant ce tuyau si étroit m'inspirait de méfiance, devant lequel il fallait enflammer une allumette (et j'avais peur des deux trous du bec : le petit et le grand tuyau, du gaz, de gratter une allumette...) J'avais fait perdre du tmeps à toutel a classe, dû l'appeler, elle m'avait engueulé à gorge déployée, je lui prenais tout son temps, contribuais largement à faire passer l'heure... La fin du cours sonna, l'expérience n'a marché que chez moi, en toute fin de course. ce qui la fit s'exclamer devant tant d'injustice :
"Il n'y a de la chance que pour la canaille !"
Cette phrase m'alla droit aux oreilles. Mes camarades se fichaient pas mal d'assister à mon triomphe heureux ou dépité, ils savaient à quoi s'en tenir et, pour lors, ils étaient pressés d'aller à la cantoche : j'étais un délégué disponible et qui les défendait plutôt bien, ils ne me cherchaient pas de noises. Ce que l'histoire ne leur a donc pas raconté parce qu'ils n'y ont pas assisté, qu'ils sont partis avant, c'est que, d'accord, mon expérience avait réussi, mais qu'au dernier moment, celui fatidique de ranger les tubes à essai, Mme Morineau et moi tout seuls dans le labo, aïe, ça brûle : je ne me plains pas, mais je me prends une goutte d'acide chlorhydrique sur les doigts. Mme Morineau a vu, elle ne me dit pas "motus", mais d'avance, nous avons convenu, consenti de nous taire en bonne camaraderie, quasi complicité, la bière n'est peut-être qu'un rendu à mon silence qui ne l'aurait de toute façon jamais fait chanter et il n'y avait pas de malaise ni de lésion, ce n'était qu'une légère brûlure, une goutte, la dernière ! J'avais peur qu'il m'en cuisît, mais il fallait bien que je paye un jour, j'aimais dramatiser et j'étais résolu. cette piqûre de l'acide était comme l'appel du marron : que j'éteigne "la chandelle" et Que je fasse "(du) feu", "pour l'amour de Dieu" au moins, ou sinon que je fume la pipe, pas tout de suite le narguillé ! Que je creuse le marron : c'était vital pour moi, le marron m'avait prévenu. Pendant l'adolescence, c'était le moment ou jamais. L'acide m'a brûlé pour me dire que j'avais loupé le coche de n'avoir pas répondu à l'appel de la cloche. "La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil", je me suis brûlé. De trop de lucidité et de logique boîteuse, j'ai cloché et assez définitivement calé ma vie dans le décalage d'une bancalité précaire. Un restaurateur m'a dit, peut-être pas six mois après la piqûre de la goutte :
"Ce n'est pas une langue que tu as, c'est de l'acide chlorhydrique à la place de la salive !"
et je suis le premier à défendre la communion des divorcés remariés au motif que, si on ne les laisse pas s'approcher de la Table eucharistique, pourquoi ne pas frapper d'un même interdit d'infamie les "mauvaises langues" qui font moins pis contre la paix des familles et sont plus pures que les mains, maintenant qu'on ne communie plus dedans, mais à même l'acide vipérine, qui sulfate, salit, calomnie, fait pipi dans "la maison du printemps" des intentions innocentes et des âmes chastes et pures !"
Fumer la pipe, j'ai bien essayé, c'était laborieux, mais le pire fut qu'un jour, je manquais m'enflammer comme une torche vivante. Je ne me sentis même pas m'allumer : ce fut la directrice du foyer où j'habitais et qui mangeait à la table à côté qui se précipita pour m'éteindre. Franck avait inventé dans son enfance, en vue de son opéra "CHNARTEN ET KRALTEN", la secte des "Fröundeniens" qui avaient pour particularité de se faire brûler les cheveux. J'avais bien cru ne jamais pouvoir m'assurer ou capter son amitié. en étant à un poil que les flammes se répandent de ma force capillaire à la Samson à mon corps inactif, après que je fus devenu à des années de distances, torche vivante pour me faire fröundenien, peut-être attendais-je la consolation d'être mort son ami. J'ai toujours voulu voler au secours d'autrui sans éprouver jamais le courage de dire merde aux indifférents ou à ceux qui récusent ma réponse à la vie : finir brûler vif était une manière d'être enfin récupéré à mon tour ! Mais la goutte d'acide et l'appel du marron n'ont pas eu raison de moi ni suffi à me faire donné mon jus. J'ai connu une grande mystique, premier prix de composition du Conservatoire National de Paris, qui a abandonné tout espoir de carrière parce qu'elle avait épousé le Christ, Dont elle se figurait qu'Il avait demandé cette renonciation en cadeau de mariage. dieu sait qu'elle a aimé son époux, mais elle aura passé toute sa vie à l'ombre d'une Lumière qui lui faisait peur ! Et Dieu Sait aussi combien Il Peut Faire peur, étant donné combien Il Fustige ceux qui entere leur talent et fait un péché de s'enfouir parce qu'on a "peur de la vie et de Son Maître." Dieu ne peut tolérer qu'on ait peur de LUi", et c'esta vec cela qu'Il voudrait nous raisonner ? Bien sûr que cette remarque est au ras des paquerettes, mais comment la peur saurait-ele être davantage un péché que l'amour ne peut être un commandement ? Tout au plus, n'est-ce pas abuser de l'amour que de souhaiter qu'il soit un devenir :
"Tu aimeras !"
Mais la peur est une réaction biologique et physiologique qui ne se raisonne pas. Bien sûr, bien sûr, tout se travaille ! Mais il en est que l'épreuve a épuisés et vidés de leur énergie combattive. Ils ne veulent plus se battre :
"Je vous laisse en paix, qu'on me foute la paix !"
Je suis resté un fruit sec. Il ne m'a pas déplu d'être un homme qui est infoutu de vous expliquer "comment ça marche", mais qui peut vous expliquer "pourquoi ça ne marche pas", pourquoi il est resté bloqué sur le point mort de l'Analyse en ayant la lucidité de savoir que s'investir dans l'Action ne vaut que si c'est par amour et à qui a un corps, et moi, je n'en ai pas.
"Tu n'es qu'une tête", me disait mon père parce que je ne me développais pas, ne grossissais pas, restais gainé dans ma maigreur et cherchais à être dispensé de sport en souvenir du temps où je portais des atèles et avais les pieds bots, détournés de marcher. J'avais fait réversion bon marché vers le non marché comme j'avais dédaigné de me nourrir sans vouloir mourir. A la fin, mon père a fait tout à fait comme moi : il ne s'est plus alimenté, n'a plus pu commandé aucun membre de son corps et est mort Esprit, Tête. rares sont ceux qui savent à la fois faire marcher leur esprit et respirer leur corps : les uns s'asseyent pour "accompagner leur esprit" dans des divagations prodigieusement inutiles et les autres rangent leur esprit au placard pour faire du footing avec leur corps. quant à ceux "qui se souviennent de la dernière fois où ils ont aperçu leur âme", ils ont toute ma sympatie. Je n'ai pas cet honneur-grandeur de l'embrasser souvent. Mon "retrait dans mon esprit" est une fuite de mon corps sans les yeux duquel on ne peut s'apercevoir de son âme. On est en basse fréquence d'identité spirituelle et personnelle par la raison même qu'on souffre et se plaint sans cueillir les fruits de la racine du mal, et en n'appréciant pas le plaisir que l'on prend à ceux que l'on mange, car on joue à se faire du mal avec ce qui nous fait du bien. je n'aime pas le lait, les fruits et les légumes. Quand je l'aurai répété cent fois, serez-vous plus avancés ? Je ne serai réocnforté que quan dj'aurai tété le feu o blagué avec le marron et assumé sa bogue. Je crois aimer la nudité dans le marron et, quand enfin j'approche du'n corps nu, c'est une nudité noyauté de piquants qui se proposent de recoudre mon coeur à l'ouvrage de ma vie désoeuvrée pourtant dédiée à l'érection d'une cathédrale littéraire. La bogue du marron veut me recoudre, mais je n'accepterai l'opération que quand on aura inventé l'anestésie psychique. et, comme cela n'arrivera jamais, je suis pas sorti de l'auberge ! Je vais me ocmmander une "torche aux marrons" pour la peine !))
[xxxvi](pour me faire le parolier de Maxime Leforestier.)
[xxxvii](Donc je serais tombé de l'arbre. Or Maxime Leforestier n'aimait pas les "PARACHUTISTE"(s). Cet indice de météorologie époquale signifie qu'on peut se poser là, mais pas comme une météorite.)
[xxxviii](EPHEMERIDES
J'aurais voulu aussi être "sage comme une image" et ma vie dissolue n'a pas effacé de moi toute sagesse. J'ai préféré me voir en "page", non dans le padoque : sur celui-là, merci ! Je peux me coucher moi-même, je ne suis pas obligé de servir de dessus de lit. Le "page" en question n'est pas le "serviteur inutile" qui faisait le planton sous l'Ancien Régime, non comme "pompier de service",, "garde du corps" ou "bouclier humain", à peine comme sous-valet qui est aujourd'hui un porte-manteau en chambre ("Il n'y a pas de grand homme pour son valet de chambre"), mais comme l'intermédiaire à la fonction élevée dont il sert d'attentiste symbole vivant. Une remarque m'a terriblement fait rire dans les "LETTRES DE LA PALATINE" : cette princesse disgracieuse et grossière, qui vint droit de Germanie pour épouser Monsieur qui avait ses "mignons", dut, pour avoir le droit de donner naissance au Régent Philippe d'Orléans qui fit force débauches de sorcellerie spirituelle et assura l'intérim à la mort de Louis XIV, abjurer la religion Prétendue réformée et se convertir au catholicisme, ce qu'elle ne fit probablement jamais tout à fait dans son coeur, continuant de se donner cette discipline de prière de méditer trois chapitres par jour de l'Ancien ou du Nouveau Testament contre les recommandations de l'époque, où les directeurs spirituels décourageaient "les âmes" qui leur étaient confiées de lire la Bible par elles-mêmes. La Palatine n'en avait pas moins des obligations de paraître aux cérémonies religieuses et de s'y montrer bonne catholique, ce qu'elle faisait à la manière qu'avait adoptée la cour alors : un rang de "prince" ou de "princesse du sang" était occupée par toutes ses "dames d'honneur" ou "gentilhomme de la chambre". Au bout du rang, occupant une place d'où on pouvait le voir, un "page" récitait pour celui ou celle à qui il était affecté les "prières de réponse" imposées par le rite latin. C'était le devoir d'état de ce page que de faire le salut de son prince en le dispensant de donner de sa noble personne, laquelle pouvait, pendant que le page se décrochait la mâchoire, du "confiteor" au "non sum dignus" pour faire passer les péchés du prince, faire n'importe quoi depuis sa place, ce qui pouvait aller d'observer l'Assistance à s'oublier dans son bourdalou. La chose est peut-être moins cocace qu'il n'y paraît d'abord, mais je n'aurais toujours pas voulu être un page affecté à des fonctions si subalternes que d'avoir la charge d'une âme qui ne fût pas la mienne sans recevoir les avantages de cette charge, qui payent normalement le subrogé tuteur de quelques à côtés qui motivent ses soins. du temps de la Palatine, le "page" était exploité bien plus cavalièrement et personne n'y trouvait rien à redire. Claude, le père du duc et pair de Saint-Simon, page de Louis XIII, et tomba de cheval ce qui le libéra de ses obligations militaires. A une génération de là, son fils, après avoir servi cinq ou six ans sous le maréchal de Luxembourg, vendit sa charge et reçut un tel contrecoup de ce que son père était tombé sur la tête que ses "MEMOIRES" ne furent que pour détailler sur deux tomes l'étiquette des honneurs dûs aux grands d'Espagne dont il fit partie par hasard et regretter que les ducs et pairs fussent désormais traités avec telle désinvolture que "les bâtards" tendaient à les égaler. C'est qu'en ce temps lointain de nos grandeurs passées et aujourd'hui déplacées de Versailles à Disneyland via la construction de complexes par des "industriels de l'art populaire", un duc pouvait être "page" ainsi qu'il en alla du papa Saint-Simon et il ne fallait pas s'étonner que les "pages" ne reçoivent pas de gratification de ne faire le salut d'un autre d'un Dieu Qui s'était défini à Abraham comme "CELUI QUI EST ASSEZ" et Qui nous avait défini, nous, Ses disciples, Ses suivants, comme des "serviteurs inutiles", ce qui était une manière de nous nier qui a peu d'équivalent, nous qui passons le plus clair de notre vie au travail et qui, quand nous n'avons pas d'emploi, cherchons désespérément notre utilité. J'ai trouvé ma raison d'être désoeuvré dans l'écriture où je ne suis pas souvent taraudé par l'"angoisse de la page blanche", mais où je n'ai pas besoin d'insister pour démontrer que je confonds Oeuvre et prolixité. On peut évidemment s'inscrire dans une postérité mallarméenne et écrie "une oeuvre qui ne dit rien" que faire un "travail sur la page" architecturalement organisée de manière à rendre les mots formalistes sur la page organique. IL n'est pas indigne non plus d'inscrire ses éphémérides calendaires sous le signe d'un éphémérisme omissionnant que notre biographie paraît un "tout" se posant dans un "continuum". Or, ce "tout" est peut-être à décomposer comme un "composé de positions". Dans la première chanson qu'il chanta au point FMR, mon frère écrivait,
"L'avenir de la page est suivante."
Etrange ironie sémantique qui fait revenir "la page" au "page". car "la suivante" n'est que la "page" au féminin. Derrière cette coïncidence empruntée à l'insensé réseau des concordances des signes que nous font les sens des mots, ne peut-on pas dire que celui qui s'"autorise" à remplir des pages ne fait jamais qu'être le suivant de son génie, non en tant que celui-ci dépasserait l'entendement par rapport à l'électricité statique avec laquelle la plupart des oeuvres ne nous donnent le plus souvent à notre "moi" qu'un certain courre-jus qui les colle à leur problématique, mais en tant que tout génie est un déterminisme génitif... ? Et encore, est-ce trop d'écrire : si j'aurais voulu être "page"plutôt que "sage", l'"image" faisait le lien entre ces deux volontés, non pas celle que je n'ai jamais eu devant les yeux et qui ne m'a jamais manqué, car je me suis fait des images avec les mots ; mais une chose m'est arrivée, que je n'ai d'abord pas comprise et qui ensuite, à l'analyse, m'a révélé que j'étais saturé de mots et de mémoire : j'ai aimé une fille, il y a longtemps, qui m'avait jeté . par hasard, elle était venue vivre où je squattais , je voulais la reconquérir / j'allais la voir à l'hôpital, mais elle avait trouvé quelqu'un d'autre ! je lui dis qu'elle ne pouvait pas avoir fait l'impasse sur ce que nous avions vécu elle m'expliqua qu'elle concevait la vie comme un "livre d'images" et que certes, ce que nous avions vécu faisait partie des "images de sa vie", mais qu'elle avait tourné la page, qu'il fallait la tourner aussi. Plus tard, je l'ai prise au mot je l'ai rappelée. Elle s'ennuyait, elle est revenue. Elle est retombée malade, je l'ai accompagnée à l'hôpital. Une professeur la consulta, qui lui demanda ses antécédents médicaux. Toutes ses défenses immunitaires partaient en vrille. Quand nous fûmes au restaurant à l'issue de l'entretien, elle me dit :
"quand elle me posait toutes ces questions, j'avais envie de me tourner vers toi pour me demander si je n'avais pas oublié de faire état d'une opération !"
Elle avait raconté sa vie médicale en long, en large et en travers, comme si le recours à la médecine lui tenait lieu de long passé. Je n'ai pas osé lui dire que je ne voyais pas ce qu'elle voulait que j'en sache, s'il restait une opération qu'elle avait oubliée, étant donné que j'ai été suffisamment malade pour n'avoir rien à foutre des maladies. son passé médical, si elle me l'avait raocnté, j'ai dû écouter d'une oreille: Ce n'était pas mon truc à moi, de jouer au docteur ! Je n'ai jamais su si cette fille, qui avait compté pour moi puisqu'elle avait été un de mes premiers amours d'adolescent, m'avait infligé "une blessure d'amour" ou d'amour-propre et si j'avais voulu m'en venger.)
[xxxix]("Buvons encore une dernière fois !")
[xl](Parodie à l'envers des dernières paroles de Louis XIV, recommandant à son arrière-petit-fils en manière de testament :
"Ne m'imitez pas, j'ai trop aimé la guerre et les bâtiments !"
[xli](même si Alain Duhamel "déteste la démocratie d'opinion" !)
[xlii](Capital vient du latin "caput" qui veut dire "tête".)
[xliii](Le "beith", première lettre du mot "berrechit", a la forme d'une maison. "Berechit" veut dire "au commencement" ou "en tête", et "tête" se dit "hohme", comme "début" ou "maison". en astrologie, "la maison" est plus importante que le ciel de naissance. Le son primitif que prétendent avoir entendu les Hindoues au bout de leur méditation, quand le silence absolu devient son, est "aoun", ce que les Hébreux, dont l'alphabet ne connaissait pas les voyelles, ont vocalisé "amen" : "ainsi soit-il", JE CONSENS ! Si, après être né sous le ciel et avant de devenir Temple soi-même, on trouve place et abri dans le Temple, on consent. Le dissentiment envers la vie qu'en est ma peur, qui fait dissention et appelle à la sédition, ne me vient que si je n'en comprends pas la fluidité logique qui m'emporte dans son courant en même temps qu'elle fait mon lit.)
[xliv](Rousseau avait fait de "la pitié naturelle" le premier ressort du sentiment humain, dès qu'il n'était plus obligé à la méfiance possessive pour garantir sa subsistance. Nos sociétés, qui se prétendent rousseauistes en héritières des "LUMIERES" qui ne sont pas toujours aussi lumineuses, ont tellement oublié cette marque d'humanité que "la pitié" est devenue pour elles un synonyme d'humiliation contraire à l'"autonomie" à laquele doit nécessairement aspirer celui qu'on ne saurait plus souffrir "dépendant". a proprement parler, non seulement d'avoir oublié "la pitié", mais d'avoir fait de "la pitié" un mal, nos sociétés sont devenues "impitoyables".)
mercredi 21 juillet 2010
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